du cardinal MAZARIN au baron de PENACORS
Mazarin2
Du 25 septembre 1651
Je vous remercie des nouvelles que vous me donnez. Pour ce qui
est de M. le duc d'Orléans je ne sais plus qu'en dire, car il me semble
que, quoique M. le Prince soit éloigné, il témoigne toujours
peu de disposition à se réunir à la Reine, et une grande
aigreur contre moi. Je veux pourtant espérer que Madame de Chevreuse
et le coadjuteur ramèneront son esprit, étant de la dernière
conséquence que cela soit et paroisse au plus tôt.....
Je crois que dans ces conjonctures ici, la présence de M. le marquis
(de Noirmoutier) seroit très utile, voire nécessaire à
Paris, et en mon particulier, j'y aurois grand intérêt, car je
m'assure qu'il ne perdroit aucune occasion de s'employer fortement pour avancer
mes affaires, lesquelles consistent principalement en la réparation de
mon honneur, déchiré avec tant d’injustice, qu'il faut absolument
que je prenne les résolutions que conseillera le désespoir, si
mes amis n‘ont la bonté de proposer quelque expédient à
leurs majestés par le moyen duquel on y remédie…….