Descendance du baron de Penacors
<-- Vers 8- Le cardinal de Retz après la mort de Mazarin |
Le baron de Penacors fut
le dernier de son nom ; il maria sa fille unique à Armand, marquis de
Cosnac, mestre de camp du régiment de Cosnac, infanterie, frère
aîné de Daniel de Cosnac, l'illustre évêque de Valence
et de Dié, puis archevêque d'Aix, commandeur de l'ordre du Saint-Esprit,
dont nous avons publié les mémoires. Une arrière petite
fille du baron de Penacors issue de cette union, Marie-Angélique de Cosnac,
épousa le 25 mars 1697 Procope-François, comte d'Egmont, duc de
Gueldres, prince de Gaure et du Saint-Empire, grand d'Espagne, dont le père
avait été vice-roi de Sardaigne. Le Roi et les princes de la famille
royale signèrent leur contract ; la cérémonie de leur mariage
fut célébrée dans l'église de Saint-Sulpice, à
Paris, par Daniel de Cosnac, archevêque d'Aix. La nouvelle mariée,
présentée au Roi par la duchesse de Bourbon, prit à Versailles
possession du tabouret des duchesses.
La maison d'Egmont possédait dans les Pays-Bas des biens immenses, mais
obérés. Le magnifique palais, connu aujourd’hui à
Bruxelles sous le nom d'Hôtel D'Aremberg, lui appartenait ; les perles
héréditaires placées à chaque génération
dans la corbeille de l'épousée étaient d'une valeur de
quatre cent mille écus. Le comte d'Egmont abandonna le service d'Espagne
pour le service de France. La tradition de famille devait lui avoir laissé
sur le cœur de douloureuses impressions. Son illustre aïeul Lamoral,
comte d'Egmont, avait payé de sa tête, en 1568, la tentative malheureuse
d'avoir voulu affranchir sa patrie du joug de l'Espagne ; ce souvenir ne fut
pas étranger peut-être à la résolution du mari d'Angélique
de Cosnac de devenir Français. Lors de la guerre de la succession d'Espagne,
lorsque Louis XIV envoya une armée pour soutenir la couronne mal assurée
de Philippe V, son petit-fils, le comte d'Egmont, reçu le commandement
d'un corps de cavalerie française ; il l'exerçait lorsque la mort
vint le surprendre au mois de septembre 1707, à Fragua, en Catalogne
. Il n'avait point eu d'enfants de son mariage et fut le dernier de cette illustre
maison. Le mari de sa sœur, Pignatelli duc de Bisaccia, releva le nom d'Egmont
qu'il substitua au sien ; il le transmit à sa descendance qui fut de
courte durée.
En 1698, Marie-Angélique de Cosnac, comtesse d'Egmont, donna avec son
mari, à Paris, où elle résidait dans leur hôtel de
la place Royale une procuration pour la vente de la terre et seigneurie de Penacors,
située en Limousin près de Neuvic, dans l'arrondissement d'Ussel
aujourd'hui ; cette terre était affermée dix huit cents livres
. Ils donnèrent pour cette vente une procuration qui est signée
par eux et par Daniel de Cosnac, archevêque d'Aix, dont le concours était
motivé par ce fait qu'il avait conservé la haute main sur toutes
les affaires de sa maison .
Du Château de Penacors, il ne reste plus maintenant que quelques vestiges,
la révolution a détruit ses derniers restes, sur ces débris
nous avons essayé de faire luire le mirage, sans le fixer peut-être,
de l'histoire du passé.
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