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Mémoires de Joseph BARBA

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1858 à 1862 - à Polytechnique 1862-1866 - Lorient 1866 Son mariage

Le texte qui suit est la transcription du texte dactylographié des Mémoires écrites par Joseph Barba.
Toutes les notes (marquées Ndlr) ont été ajoutées par moi pour expliquer ou agrémenter ce texte. Pour lire ces notes, cliquer sur le numéro de la note. Pour revenir au texte, cliquer sur le numéro de la note elle-même.

Après un mois de vacances, je me mis en route, emportant mon fusil et une petite chienne que m'avait donnée notre cousin Krismann, sa mère était une très bonne chienne d'arrêt et j'avais pu constater moi-même tous ses mérites.
Le chemin de fer n'allait pas encore jusqu'à Lorient. Il fallait s'arrêter à Saint-Nazaire et de là un petit navire à vapeur, en une huitaine d'heures, vous transportait à Lorient.
En arrivant, le soir, la mer était haute, le quai éclairé produisait une impression favorable.

Mon camarade Godron[28], de deux années plus ancien que moi était le fils du doyen de la faculté de Nancy qui m'avait reçu bachelier. J'étais en relations avec lui. Il m'avait retenu une chambre dans la rue du Port et je m'y installai directement.

A notre sortie d'école, nous avions, tous les dix[29], été nommés ingénieurs. Demouy[30] mourut très jeune, Picart[31], Chaillot[32] et Freville[33] terminèrent une carrière honorable comme ingénieurs en chef de 1ère classe, les 5 autres Berrier-Fontaine[34], Bès de Berc[35], Lemoine[36], Bertin[37] et Thibaudier[38] devinrent directeurs des constructions navales, les trois derniers se succédèrent comme directeur du matériel au Ministère de la Marine.
Bès de Berc était envoyé à Lorient comme moi.

Ma chambre était dans la rue du Port, chez la veuve d'un capitaine de frégate. Je crois me rappeler qu'elle était du prix de 40 frs. Nous eûmes une pension avec les Godron, Bès de Berc et deux ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, Forestier[39], qui devint inspecteur général, épousa Mademoiselle Hermite[40] et devint le beau-frère d'Émile Picart[41], secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Nous avions aussi à notre pension Bourdel[42] qui se fit connaitre par la construction d'un phare remarquable, sans doute celui d'Eckmühl[43] qui flottait sur un bain de mercure grâce auquel il pouvait avoir des mouvements plus rapides. Les Ponts-et-Chaussées ont donné son nom « Léon Bourdel » à un petit navire qui faisait à Lorient le service des phares.
Notre pension était, je crois, du prix de 60 frs. Il ne ressemblait guère aux prix qu’on demande actuellement.
Le port de Lorient avait alors un certain nombre d'ingénieurs. Je n'ai pas gardé un souvenir très précis de plusieurs d'entre eux qui se sont succédés assez rapidement.
Le préfet maritime était l'Amiral Chopart qui avait une fille d'une vingtaine d'années et un fils Lieutenant de Vaisseau comme aide de camp.
Le directeur des Constructions navales était Guieysse[44].Les ingénieurs en chef étaient Nettre[45], Duchalard[46] et de Ferenti, dont je me rappelle peu de chose.Auradou[47], qui avait épousé mademoiselle Zeni, dont le père était directeur de Guérigny[48].Soulier, qui souffrait de l'estomac passait pour avoir un mauvais caractère. Il avait deux filles. L'une d'elles a épousé mon camarade Lemaire ; l’autre, le général Delarocque qui eut un démêlé retentissant avec le ministre de la marine Lockroy[49].

Les ingénieurs ordinaires étaient :

Lemoine, qui était chargé de la construction de « l'Héroïne »  frégate cuirassée en fer. Il avait deux fils qui étaient en pension, nous les avons connus. Sa femme était originaire de la Bourgogne. Ils nous recevaient volontiers le soir et nous offraient d'excellent vin chaud préparé avec le vin qu'ils recevaient de leur        famille.

Godron, Bès de Berc et moi allions presque toutes les semaines passer une soirée chez eux.

Au bout de quelques années, Lemoine a quitté la Marine pour passer au service de l'industrie et a été ingénieur en chef de la Compagnie des Messageries Maritimes à Marseille ou à la Ciotat, près de Toulon.

Nous avions aussi Layrle[50], qui était chargé de la construction du croiseur en bois « Kosmac[51] ». Il avait une assez jolie femme dont il passait pour être très jaloux. Il était assez sauvage et le ménage était absorbé par l'éducation de ses enfants. Une de ses filles épousa Monsieur Cator, qui fut professeur de mathématiques spéciales de Marcel au lycée Janson.

Godron était chargé de la construction d'un autre navire, peut-être l'achèvement du  « Solferino » vaisseau cuirassé en bois.

Bès de Berc fut placé à la section des machines. Pour moi, on me mit à la section des armements et réparations, sous les ordres de Monsieur Willotte dont j'ai déjà parlé. J'avais comme attributions des ateliers peu intéressants comme la peinture, la tonnellerie et aussi les chaloupes et canots et puis le petit navire en fer « Averne » de 3 ou 400 tonneaux qui devait être remis sur cale pour subir une importante réparation.

Le halage préparé suivant la méthode habituelle n'aurait dû présenter aucune difficulté. Les débuts de l'opération furent d'abord satisfaisants mais le mouvement du navire quand il commença à sortir de l’eau devint très difficile et il s'arrêta bientôt. Les cabestans furent impuissants à reprendre l'ascension.
Le directeur des constructions navales, qui était auprès de nous, fit venir alors le maitre charpentier chargé de l'opération et, devant moi, il lui donna les instructions les plus précises pour assurer la stabilité du navire, l'absence de toute fatigue et les précautions à prendre pour assurer la visite des surfaces glissantes afin de reprendre l'opération dans les meilleures conditions.
Je n'eus aucun avis à formuler, pas un mot à prononcer, Je fus un peu humilié du rôle muet que j'avais joué et il me sembla préférable de laisser le directeur continuer à s'entretenir et à entrer dans de grands détails sur ce qu’il fallait faire. Rentré chez moi, je me dis qu'il vaudrait mieux ne pas continuer à m'interposer entre le directeur et le maître et je m'abstins, le lendemain, de partir sur les chantiers. Le soir, cet excellent Willotte vint chez moi pour me faire affectueusement un peu de morale. Il me fit ressortir le tort considérable que j'allais me faire dans l'opinion de notre grand chef. Il réussit à me persuader. Aussi, le lendemain, je revins sur les chantiers et je suivais avec le plus grand soin le travail en observant toutes les précautions dont j'avais entendu parler.
Quand tout fut prêt, l'opération du halage fut continuée. Cette fois, tout marcha dans les meilleures conditions.
Le directeur était un excellent homme. Il sembla ne pas avoir eu connaissance de ma petite incartade et il me témoigna toujours, depuis, la plus extrême bienveillance.

Les réparations n'eurent rien d'exceptionnel. Je remarquais cependant, en faisant déponter quelques tôles dans les parties très rétrécies où on ne pouvait pas pénétrer quand le bateau était à flot, l'extrême adhérence de la maçonnerie de ciment avec les tôles. En y réfléchissant bien j'aurais peut-être pu prévoir le rôle que devait jouer plus tard le ciment armé dans les constructions.

Les différents travaux de réparations que j'eus à surveiller n'étaient pas fort intéressants, j'eus à faire réparer de grandes frégates à vapeur comme « La Magicienne », « La Guerrière » etc… et à surveiller l'armement de différents navires. Celui qui m'a frappé le plus, fut l'armement de la « Cordelière » qui fut peut-être le dernier navire à voies envoyé en campagne au dehors. Il était destiné, je crois à faire l'éducation d'un certain nombre de matelots.
On avait l'habitude, alors, de réparer indéfiniment les vieux navires et les réparations ou modifications entraînaient souvent fort loin. Je me rappelle le « Laplace », grand vaisseau qui revenait de campagne me fut confié. Il avait montré une résistance insuffisante. Il n'avait qu'un pont qui avait été un peu trop largement ouvert par des panneaux. On devait changer les chaudières et la machine pour consolider les régions trop faibles. On établit 3 énormes poutres presque à mi-hauteur, reliant les deux bords du navire, attachées à des parties rendues plus solides. On eut finalement un navire bien peu satisfaisant et il eut été mille fois préférable de cesser de l'employer ct de reporter l'argent qu'on y dépensait à un navire neuf mieux étudié. Mais on ne se rendait pas compte du prix des constructions ni de l'argent dépensé aux réparations.

Je faisais partie de différentes commissions. J'étais un des plus jeunes ingénieurs et on se débarrassait volontiers de tout ce qui était ennuyeux.
La Marine avait l'habitude d'employer toutes ces commissions pour anéantir les responsabilités.
Toutes les fois qu'un navire était terminé, prêt à partir, on convoquait une commission dont faisaient partie des officiers de marine et les ingénieurs chargés de la coque et de la machine. Comme j'avais beaucoup de navires à réparer et à armer, je faisais fréquemment partie de ces commissions. Mais on faisait un voyage en mer, généralement dans les parages de Belle-Isle. On courait le long d'une base dont les extrémités avaient été bien repérées. On avait ainsi la vitesse du navire.
Ces petites expéditions n'étaient pas très ennuyeuses et les commandants, qui recevaient à cette occasion des frais de table largement calculés, nous régalaient d'habitude de petits festins.
Cependant parmi ces essais, je me rappelle celui des batteries flottantes, type « Arrogante » ces navires avaient été conçus à la suite de la guerre de Crimée. Leur construction n'avait pas été poussée activement et ce fut seulement après 6 ans que les expériences furent faites.
Nous comparions ces navires à des fers à repasser. C'étaient de véritables batteries avec leurs canons qui reposaient pour ainsi dire, sur des flotteurs On voulait se rendre compte de la façon dont ils se comporteraient avec une mer un peu mauvaise et nous sortîmes de la rade de Lorient par un temps assez mauvais.
Au début tout parut se passer d'une manière possible mais la mer devenant plus mauvaise, on reconnut bientôt l'impossibilité de continuer à poursuivre l'expérience. L'abri de Belle-Isle n'était pas suffisant. On se réfugia en rade de Quiberon. Les communications avec la terre n'étaient pas possibles. Nous restâmes ainsi une huitaine de jours. Nous avions fait d'abord d'excellents repas mais les vivres s'épuisant, nous dûmes recourir aux fayots de l’équipage, au singe et nous trouvions le temps bien long. L'installation n'était pas des plus satisfaisantes. Nos chambres étaient formées par des cloisons en toile. Enfin le beau temps revenu, nous pûmes regagner la terre en laissant l'équipage et les officiers regagner le port.

J'étais aussi chargé de la régulation des compas ou boussoles. Ces appareils devaient être évidemment très influencés par les masses de fer qui se trouvaient maintenant à bord de tous les bâtiments et surtout par le fer constituant les coques. On remarqua que le navire, maintenu dans une certaine orientation par rapport au méridien magnétique, devenait un véritable aimant.
On chercha à corriger cette influence par un aimant fixe convenablement placé dans le voisinage du compas mais indépendamment de cette action principale, le navire se trouvant dans le champ terrestre subissait une influence d’induction qui causait une autre perturbation. On essaya de corriger cette nouvelle influence par une masse de fer qu'on pouvait déplacer mais on renonça bientôt à cette seconde correction, la régulation avait pour but d'amener le navire dans des directions variables et pour chacun des azimuts ainsi déterminés. On relevait l’indication du compas. Le navire était affourché sur deux ancres de façon à maintenir l'avant à peu près fixe. Il était muni de plusieurs amarres attachées à des bouées de façon à pouvoir lui faire faire progressivement le tour de l'horizon. On relevait avec un théodolite sa position en visant un clocher éloigné, c'était celui de Larmor et on donnait ensuite au navire un tableau rectificatif des indications des boussoles. Mais quand il était envoyé dans un endroit un peu éloigné, le tableau était tout à fait insuffisant. Néanmoins cette habitude de régler les compas s'est maintenue pendant tout le temps que j'ai servi dans la marine.

On avait l'habitude, quand une nouvelle construction était décidée, d'en mettre l'étude au concours entre plusieurs ports si elle était très importante ou dans un seul port quand elle était peu de chose. On nous demanda à Lorient, l'étude d'une chaloupe à vapeur de 13 m de long. Quoique ce fut une construction bien insignifiante, j'étudiai ce petit navire ainsi que mon camarade Godron.
Je me bornai à l'étude de la coque car je n'étais pas suffisamment instruit alors dans la construction des machines. Godron qui était resté plus longtemps à l'école, fit à la fois le projet de la coque et celui de la machine. Je n'attendais pas grand succès de ce projet et je fus assez surpris de voir mon plan préféré mais je dus y placer la machine de Godron.

Ma petite chienne était constamment avec moi. J'avais essayé de chasser mais j'avais été bientôt dégouté par l'attitude des paysans qui menaçaient de faire un mauvais parti à tout chasseur. Ils voulaient proscrire tout à fait l'entrée de leurs champs. D'autre part, il y avait bien peu de gibier et comme je n'avais pas un amour excessif de cet exercice, je finis par abandonner toute idée de chasse et ma petite chienne devint simplement un compagnon pour moi. J'étais obligé de l'avoir toujours avec moi car j'avais essayé de la laisser dans ma chambre mais elle y avait fait toutes espèces de sottises non seulement comme malpropretés mais en rongeant des bras de fauteuil.
Quand j'étais dans le port, ce n'était pas commode pour elle de me suivre mais elle tenait à être constamment à mes côtés, grimpant à l'échelle absolument comme moi et descendant au fond des navires. Un jour où, dans un bassin de radoub, je montai à bord d'un navire par une échelle ordinaire, en grimpant derrière moi elle fit une chute épouvantable, tombant d'une dizaine de mètres de haut. Je la crus perdue, mais à ma grande surprise elle n'eut pas grand mal, seulement les petits chiens qu'elle devait mettre au monde étaient tous morts.

J'ai oublié de citer parmi les ingénieurs du port de Lorient, Huin[52], qui était l'ancien de Godron. Il était marié ayant épousé Mademoiselle Breger, nièce de Dupuy de Lôme. Il eut plus tard une assez belle carrière mais il avait d'abord essayé d'entrer à l'industrie, je ne sais dans quelle compagnie et n'y avait pas réussi. Il était alors rentré dans la Marine et il fut l'auteur des navires cuirassés du type « Hoche ». Plus tard, il devint Inspecteur Général du Génie Maritime. Il mourut malheureusement en sortant du Ministère de la Marine, dans la rue Royale, renversé et écrasé par une auto absolument comme l'amiral de Cuverville dont je parlerai plus tard.

Mon petit frère Ernest, naquit à peu près à l'époque où j'entrai au Génie Maritime. Je l'avais revu pendant mes congés et je m'y étais beaucoup intéressé. Sur ma demande, j'en avais été le parrain.
J'avais eu pour mes débuts à construire un abri pour les gouvernails des navires désarmés. Cet abri devait être très long avec des appuis éloignés les uns des autres et les poutres soutenant la toiture étaient très longues et devaient être très hautes de façon à ne pas masquer le jour des bâtiments voisins. Je dus étudier la construction des poutres en treillis et mon hangar se trouva convenablement résistant.

La rade de Lorient est formée par la réunion du Scorff et du Blavet. Elle s'envase beaucoup par les apports de terre venant du premier de ces petits fleuves Le port établi sur lui a  besoin fréquemment de dragage.
Les principaux ateliers sont placés sur la rive droite et les chantiers de construction sur la rive gauche. Nous avions à notre disposition une série d'embarcations pour passer d'une rive à l'autre et pour aller en rade. Indépendamment des embarcations destinées à notre directeur, nous avions 4 youyous de 5 mètres à deux avirons et des deux baleinières la plus petite avait 7 mètres à 4 avirons C'était moi qui l'avais fait faire avec des bois d'acajou de Honduras. De plus deux canots permettaient de sortir de la rade et de faire des excursions à une certaine distance des côtes, mais on les prenait rarement car ils étaient assez lourds et il fallait beaucoup de monde pour les faire avancer convenablement à l'aviron ; il était naturel de se servir des voiles mais il fallait compter sur les sautes de vent et sur les mouvements des marées, de sorte qu'on s'en servait assez peu.
Nous nous servions de ces embarcations pour faire quelques parties de plaisir mais nous avions l'habitude de payer les journaliers qui venaient avec nous.
Dans la belle saison, nous nous servions presque tous les jours des youyous pour aller en rade faire des parties de pleine eau. Une petite échelle, établie le long du port, permettait de remonter sans difficulté dans l'embarcation, quelquefois nous trouvions le vent un peu trop réfrigérant quand il fallait se rhabiller. Je ne savais pas nager au commencement mais je fis de rapides progrès et au bout de quelques jours je pouvais me lancer en pleine rade.

Chapelle du champ des martyrs

 

 

 

 

 

Chapelle du champ des martyrs

Nous avons fait sur l'eau des excursions intéressantes tantôt en remontant le Blavet jusqu'à Hennebont dont le port si boisé est ravissant. Nous allions aussi à l'embouchure de la rivière de Quimperlé.
Sur terre, nous avons fait également des promenades intéressantes. Je me rappelle avoir été deux fois au Pardon des Oiseaux[53], dans la forêt de Quimperlé. Les costumes bretons étaient alors usités dans tout le pays, il y en avait de bien jolis, par exemple, dans les environs de Bannalec, à Rosporden, où j'avais mis ma petite chienne pendant quelques mois en pension chez un garde qui devait la dresser. Nous avons été aussi à Auray, visiter le Champ des Martyrs[54] où j'ai eu la surprise de voir mon nom dans la liste des victimes de la fusillade de Quiberon.Une autre excursion nous permit de descendre la rivière d'Auray jusqu'à son embouchure en nous arrêtant àoù l'on voyait un magnifique menhir brisé en 3 morceaux dont les cassures se rapportaient parfaitement les unes aux autres et qui pesait à peu près 200 tonnes[55].

 

Puis nous avons été à l'ile de Gavrinis, si curieuse par son tumulus à dessins et inscriptions[56]. Une autre excursion nous conduisit à Vannes et au golfe du Morbihan.

Cairn de Gavrinis

 

 

 

 

 

Intérieur  de Gavrinis

 

 

 

 

 

 


Tumulus de l’ile de Gavrinis (golfe du Morbihan)

Grand menhir brisé

 

 

 

 

 

 

 


Le grand menhir brisé de Locmariaquer

Notre société s'était complétée par l'adjonction de notre camarade Boy[57], qui après une année d'École polytechnique, se trouvant mal classé avait donné sa démission pour se représenter à nouveau. Mais il n'avait pas été reçu. C’était le fils d'un négociant qui préparait des conserves de sardines et dont les ateliers étaient sur les bords de la rade.

Puis nous voyions aussi quelquefois des hommes mariés, comme Sagot du Vauroux[58], commissaire de la Marine, secrétaire du préfet maritime. Il avait plusieurs enfants et fut sans doute le père de l'évêque actuel d'Agen. Puis l'inspecteur Bidault[59] qui charmait ses loisirs en faisant des reliures. C'étaient d'anciens polytechniciens.
Le corps de l'inspection avait un rôle bien particulier qui est actuellement celui des contrôleurs de l'armée. Ils étaient généralement recrutés parmi d'anciens commissaires, devaient assister à toutes les commissions et vérifier si les règlements étaient observés mais ils n'avaient à présenter aucune observation et ne devaient pas prendre part à la discussion. Ils correspondaient directement avec le Ministre.

Nos distractions étaient encore assez nombreuses grâce à l'hospitalité des habitants de la ville. Nous allions assez fréquemment à un cercle très bien composé et très fréquenté. On y donnait tous les hivers des bals très courus. Il y avait une belle salle de bal, une salle de jeu et une bibliothèque. Nous y trouvions après notre déjeuner, plusieurs officiers avec lesquels nous fûmes bientôt liés. Je citerai : deux capitaines d’artillerie de marine : Desnoyelles, très habile nageur qui nous accompagnait souvent en rade et puis le Capitaine Dard, qui devint plus tard le Général de division d'artillerie de marine avec lequel j'ai eu les plus excellentes relations. Mes enfants ont été les camarades des siens. Il avait épousé Madame Veuve Bodin qui avait un fils de son premier mariage qui avait hérité de son père une assez belle fortune dont il jouissait. Elle eut de son second mariage deux filles : Louise et Laurence ; tout à fait contemporaines de mes deux filles alors qu'un frère, Émile, qui entra plus tard dans la diplomatie, a été récemment notre ambassadeur en Bavière, où il n'aura pas eu probablement beaucoup d'agrément.

Parmi les personnes que nous voyions le plus fréquemment, je citerai Monsieur de Filhol, banquier et représentant de plusieurs fournisseurs auprès de la marine, son fils Edgar, avait été à l'École polytechnique quelques années avant moi; il était très aimable, très obligeant et devint par la suite pour moi un ami tout à fait intime. Il eut une nombreuse famille et les ainés de ses enfants ont été contemporains des miens.
Je citerai aussi Monsieur Desné qui faisait également la Banque et la représentation des fournisseurs. Il avait une fille assez jolie mais pas très aimable qui épousa plus tard notre camarade Albaret.
Je citerai encore Monsieur Sellier qui avait été commis chez M. du Filhol pour s'établir ensuite à son compte et se charger d'affaires analogues. Il recevait volontiers, mais son train de maison était un peu excessif pour ses ressources et il fit par la suite un krach retentissant dont souffrit beaucoup l'habitant de la ville.
La famille Plassiard recevait aussi volontiers. Monsieur Plassiard était ingénieur en chef des Pont-et-chaussées, originaire je crois de la Lorraine. Je ne sais si ses occupations l'absorbaient beaucoup mais il passait beaucoup de temps à sa maison de campagne de Saint-Christophe, près du pont suspendu reliant les deux rives du Scorff et il s'y livrait à des travaux d'ajustage en petit tout à fait précis et qui montraient son adresse et son ingéniosité. Il avait deux filles ayant un peu plus de vingt ans. Il occupait le rez-de-chaussée d'une maison qui faisait le coin du quai et de la rue du Pont-Tournant. Le premier étage était occupé par notre camarade Willotte.
Monsieur Laurent était un ingénieur des Ponts-et-chaussées qui vivait avec sa femme et recevait encore au début de son séjour à Lorient. Sa fille avait épousé Monsieur Prétot, procureur impérial et fils d'un inspecteur général du génie maritime beaucoup plus ancien que nous[60]. Elle avait des allures assez compromettantes et ne tarda pas à causer un véritable scandale par ses relations avec le capitaine Geoffroy, de l’artillerie de Marine. Elle finit tristement et longtemps avant cet évènement ses parents s'étaient retirés du monde.
D'autres personnes avaient donné lieu à un calembour. On disait, Madame Jehanno avait deux filles, elle a placé l'une d'elles à Besne fils et l'autre a pris Coutant. Ce dernier était un lieutenant de vaisseau en résidence fixe, c'est-à-dire qu'il avait renoncé à toute navigation.
Nous voyions la plupart de ces personnes sortant de la messe des élégantes sur la Bove, une des promenades de la ville et descendant au théâtre ou bien nous pouvions les observer de la chambre de Godron, au premier étage à l'angle de la rue du Port et de la Bove. Il y avait un petit atelier d'horlogerie et il se chargeait volontiers des réparations de nos montres car il avait fait quelque temps un apprentissage chez un horloger.
J'oublie encore l'amiral Jam de Belle-Croix, dont la femme était très répandue, bien laide mais très accueillante. Sa sœur, au contraire, était assez jolie. EIle était veuve de Monsieur Roux et avait une fille, Louise, contemporaine de mon fils René.

L'hiver, il y avait plusieurs bals, d'abord les bals de fondation du cercle et puis les bals de l'amiral ; puis les soirées du ménage Plassiard, de l'amiral Jam, de notre Directeur qui avait une fille en âge de se marier, qui épousa plus tard Monsieur Pocard de Kerviller[61] ; ingénieur des Ponts-et-Chaussées et aussi un fils qui, entré à l'École polytechnique 2 ou 3 ans après moi, en sortit ingénieur hydrographe puis devint député et Ministre de la marine[62].
Parmi les personnes que nous voyions, je citerai encore la famille Ouzille et la famille Lagillardaie. Les chefs de ces deux familles étaient banquiers et peut-être beaux-frères.
Le premier avait, il me semble, trois enfants : une fille, bien mariée, a habité, je crois, la même maison que moi, un fils, Auguste, ancien Saint-Cyrien a donné plus tard sa démission pour entrer dans la Banque et une fille, Rosie, très gentille mais un peu trop jeune pour être produite souvent alors dans le monde.
Monsieur et Madame Lagillardaie étaient très aimables. Ils n'avaient qu'une fille, Marie, assez jolie et très appréciée. Elle a épousé, plus tard, un de mes camarades sensiblement plus jeune que moi, Marchal, fort intelligent mais d'une assez mauvaise santé, il est mort de bonne heure laissant de nombreux enfants. Une de ses filles a épousé le docteur Auffray, qui a vécu à Morlaix où ma fille Gabrielle l'a vue souvent.
Mes relations avec la famille du Filhol allaient en devenir chaque jour de plus en plus intimes.
Monsieur Armand du Filhol, le père de mon camarade, était un vieillard charmant, sa femme était très affectueuse et j'avais plaisir à aller la voir souvent, en sortant de l'arsenal, tous les soirs.
Ils avaient aussi une fille qui avait épousé Monsieur Quinchez inspecteur des forêts, son ménage avait trois fils, l'ainé Georges, de 15 ans environ, commençait à préparer son baccalauréat, il est devenu depuis, directeur de la banque d'Angers, le second fils Edgar, a fait sa carrière dans l'enregistrement, mais il est mort assez jeune. Le dernier, Gaston, devint Directeur des Haras.
Je fus amené, je ne sais comment à proposer à Madame Quinchez de donner quelques répétitions de mathématiques à son fils aîné, ce qu'elle accepta volontiers et depuis ce fut un motif pour m'accabler d'invitations à diner ou en soirées dans la famille du Filhol ou encore à aller à une campagne qu'elle avait louée à Gestel, à une dizaine de kilomètres de Lorient.
A ces soirées, je faisais la connaissance d'autres personnes, un capitaine d'artillerie Monsieur Mounier, avait une petite femme très aimable, sœur ou belle-sœur de Lecointre, ingénieur en chef de la Marine qui avait fait presque toute sa carrière dans la société des forges et chantiers de la méditerranée où il a construit presque toutes les machines employées au creusement de l'isthme de Suez.
J'y voyais encore Madame Couet, cousine des du Filhol. Elle était veuve, vivait avec sa sœur, mademoiselle Mermier et avait une fille, Marie, assez jolie personne mais bien pâle et ne paraissant pas jouir peut-être d'une bien bonne santé.
Enfin madame Thirot, femme d'un juge au Tribunal de Lorient, était assez assidue à ces soirées où, très bonne musicienne, elle jouait à quatre mains avec Madame Quinchez. Quelquefois, Monsieur Quinchez chantait quelques morceaux d'opéra-comique.
Monsieur Armand du Filhol était fils d'un ancien Proviseur du lycée de Metz et sa femme était la fille d'un notaire, Monsieur Montrelay.
La famille Couet habitait la même maison que Madame Quinchez.
Madame Edgar du Filhol, belle personne, était moins intelligente que son mari mais très bonne. Elle avait beaucoup d'enfants : Paul est entré d'abord dans la maison de son grand-père, mais son mariage ne fut pas heureux ; il fut abandonné par sa femme et eut la faiblesse de la reprendre après quelques mois de cette fugue ce qui exaspéra son père avec lequel il se brouilla, quittant la maison paternelle. Il acheta une fonderie en Lorraine, ne sut pas la gérer convenablement et perdit à peu près tout ce qu’il possédait. Je ne sais ce qu’il est devenu ensuite, mais il a été longtemps à la recherche d'une position.
Les autres enfants étaient Armand, qui, reçu à Saint-Cyr devint officier de cavalerie, Marguerite à peu près contemporaine de mon fils René et avec lequel elle a souvent joué, épousa un capitaine d'infanterie Monsieur Gayard, qui mourut malheureusement d'une chute de cheval, la laissant avec deux enfants. On me dit qu’elle se brouilla avec ses frères après la mort de son père. Venaient ensuite ; après un fils perdu à l'âge de 5 ou 6 ans, d'autres fils, Charles, Raymond et Henri. Ces derniers se sont mariés avantageusement dans la région et s'occupaient des affaires commanditées par la banque de Filhol. Mon petit-fils Pol Veilhan a  rencontré, il y a deux ou trois ans, à Cannes, le ménage Charles de Filhol qui a été charmant pour lui. René a vu, l'année dernière, ces trois messieurs qui ont été fort aimables avec lui, surtout Raymond, alors conseiller municipal.
Monsieur et Madame Armand du Filhol sont morts alors que j'avais quitté Lorient.

1858 à 1862 - à Polytechnique 1862-1866 - Lorient 1866 Son mariage

[28] Ndlr : Godron, Charles Alexandre Paul (X 1856 ; 1836-1906). «Ingénieur général du génie maritime, il est l'un de ceux qui ont le plus marqué l'évolution accomplie par l'architecture navale. Constructeur du "Redoutable", premier bâtiment en acier ; auteur des plans du "Formidable" et de l'"Amiral-Baudin" ». Réf. [1].

[29] Ndlr : en 3e et dernière année de Polytechnique (1860), la promotion du Génie Maritime comprend 10 élèves, dont Joseph en sort 7e.

[30] Ndlr : Demouy, Marie Eugène (X 1858 ; 1840-??). Réf. [1].

[31] Ndlr : Picart, Auguste Louis Henry (X 1858 ; 1838-??). Réf. [1].

[32] Ndlr : Challiot, Jean Paul (X 1858 ; 1838-??). Réf. [1].

[33] Ndlr : Fréville, Louis Edmond (X 1858 ; 1839-??). Réf. [1].

[34] Ndlr : Berrier-Fontaine, Jean Baptiste Louis Félix Marc (X 1858 ; 1838-??). Réf. [1].

[35] Ndlr : Bès de Berc, Pierre Marie Emmanuel (X 1858 ; 1839-??).

[36] Ndlr : il s’agit probablement plutôt de Lemaire, Jules Omer (X 1858 ; 1839-??). Georges Lemoine (X 1858) était du corps des Ponts et Chaussées. Réf. [1].

[37] Ndlr : Bertin, Louis Émile (X 1858 ; 1840-1924). « Cet ingénieur du génie maritime fonde d'une manière scientifique l'étude des qualités nautiques du navire. Il est l'inventeur du système de protection des navires par cloisonnement. Sur demande du gouvernement japonais, il réorganise la marine militaire du Japon (1886-1890). Directeur des constructions navales de Rochefort en 1892. Directeur de l'École d'application du génie maritime de 1893 à 1895, et professeur d'un cours de machines et chaudières marines. Concepteur du cuirassé garde-côtes "Henry IV", qui a la particularité de pouvoir utiliser son artillerie par mer forte, grâce à sa grande stabilité. Il encourage la création du Bassin des carènes à Paris. Membre de l'Académie des sciences en 1903 et Président en 1922. Affecté en 1863 à l'arsenal de Cherbourg, où il restera dix huit ans, résidant dans sa propriété de la Glacerie. Adepte de droit, il présente en 1871, devant la faculté de Caen, une thèse de doctorat sur "la possession des immeubles". Pendant la guerre de 1870-1871, il organise les défenses de Carentan. ». Réf. [1].

[38] Ndlr : Thibaudier, Jules César Claude (X 1858 ; 1839-????). Réf. [1].

[39] Ndlr : Forestier, Benoist François Georges (X 1857 ; 1838-????). « Inspecteur général des ponts et chaussées. D'abord affecté aux travaux hydrauliques de la marine dans différents ports, il est ensuite envoyé en mission en Cochinchine. Il s'intéressa au cycle et à l'automobile, membre du conseil d'administration du Touring-club de France et président du comité technique de l'Automobile-club de France. Organisateur en 1897 d'un concours de poids lourds à Versailles qui fut couronné de succès, puisqu'une loi de finances de 1898, admit le principe des subventions aux services publics de transport en commun par véhicules automobiles. Il organisa également un concours pour la traction électrique, prépara les manifestations automobiles internationales relatives à l'automobile pour l'exposition de 1900. Organisateur du laboratoire de l'Automobile-club de France en 1902. » Réf. [1].

[40] Ndlr : son père est Hermite, Charles (X 1842 ; 1822-1901). Réf. [1].

[41] Ndlr : Charles Émile Picard (1856-1941), agrégé en 1877 de l’École Normale Supérieure. Mathématicien et académicien français, il épousa en 1861 Marie, fille de son collègue Charles Hermite. Réf. [2], [3].

[42] Ndlr : Léon Bourdelle (1838-1899) fut directeur du Service des Phares.

[43] Ndlr : il se situe en Bretagne à Penmarc’h (Finistère) et doit son nom au testament-legs en 1892 d’Adélaïde-Louise Davout, fille du maréchal Davout qui remporta en 1822 une victoire napoléonienne à Eckmühl en Bavière (qui lui valut le titre de Prince d’Eckmühl). Bourdelle fut un des 2 ingénieurs qui le construisit. Il fut inauguré en 1897.

[44] Ndlr : sans doute Pierre Eugène Guieysse, commissaire général de la Marine, père de Pierre Paul Guieysse (X 1860 ; 1841-1914). Réf. [1].

[45] Ndlr : Netre, Charles Lamy (X 1843 ; 1823- ??). Réf. [1].

[46] Ndlr : Duchalard ou du Chalard, Charles Louis Eugène (X 1837 ; 1817-??). Réf. [1].

[47] Auradou, Gabriel Mondésir (X 1842 ; 1822-??). « Ingénieur de Génie maritime. Il est d'abord en poste à Lorient puis à Toulon aux Forges de la Chaussade de 1849 à 1860. Par la suite il assure son service à Saint-Chamond et à Cherbourg en 1867 et à Lorient de 1870 à 1882. La mauvaise santé de sa femme l'oblige à cesser toute activité. » Réf. [1].

[48] Ndlr : Zeni, Alphonse Louis (X 1811 ; 1793-1865). « Le gouvernement de la Restauration marquant un regain d'intérêt pour la mise en valeur des territoires lointains, cet ingénieur du génie maritime est envoyé en mission pendant deux ans au Surinam et à la Guyane anglaise en 1822, où il dressera les plans de la Nouvelle-Angoulême. De retour en France au port de Brest, il met au point un système de filtration d'eau (filtre à double courant) utilisé par le personnel navigant. D'une mission en 1828 aux Forges de la Chaussade à Guégny (Nièvre) naîtra une vocation de métallurgiste, il fera carrière dans cet établissement, assurant la direction de 1840 à 1858. Il obtiendra le premier le grade de directeur des Constructions navales. » Réf. [1].

[49] Ndlr : Édouard Lockroy (1838-1913), homme politique de la Troisième République. Il fut également ministre du Commerce et de l’Industrie, où il soutint l’édification, contestée à l’époque, de la Tour Eiffel. Réf. [2].

[50] Ndlr : il doit s’agir de  Layrle, Charles Louis Marie (X 1851 ; 1831-??). Réf. [1].

[51] Ndlr : je pense qu’il s’agit du croiseur Cosmao (1889).

[52] Ndlr : Huin, Charles Ernest (X 1855 ; 1836-??). Réf. [1].

[53] Ndlr : saint Maurice (~1115-1191), abbé de Carnoët, possédait le don de parler aux oiseaux. Il demanda à Dieu une aide qui fut accordée et réunit ses moines en une procession qui à travers la forêt gagna la plaine suivie par une multitude d'oiseaux. Alors Maurice ordonna à ceux-ci de s'installer dans les grands arbres où les bûcherons, les sabotiers et autres charbonniers de Lothéa vinrent en capturer un grand nombre. Ils prirent l'habitude de les vendre aux promeneurs pendant les beaux jours de l'année et c'est ainsi que naquit le Pardon des Oiseaux qui se déroulait chaque année (jusqu’en 1991) à l'orée de la forêt le lundi de la Pentecôte. Réf. [18], [19].

[54] Ndlr : sur la commune de Brec’h (au nord d’Auray), en 1795, y furent fusillés 953 émigrés et chouans voulant rétablir la monarchie en débarquant à Quiberon. Ils ont été enterrés sur place puis ont ensuite été déposés en 1814 à quelques centaines de mètres de là, dans la chapelle expiatoire de la Chartreuse. A été édifié dans l'enclos du Champ des Martyrs, une chapelle votive de style néo-classique. Deux inscriptions y sont portées "Hic Cecide runt" (ici ils tombèrent) et "In Memoria Eterna Erunt Justi" (Dans la mémoire éternelle, ils seront justes). Réf. [21].

[55] Ndlr : menhir de 20,6 m et 280 tonnes, brisé en 4 morceaux, le plus grand au monde. Dressé aux alentours de 4 700 ans avant J.-C., en même temps que 18 autres blocs, et volontairement abattu vers 4 4000 ans avant J .-C. Réf. [2], [20].

[56] Ndlr : A l'extrémité sud de l'île est implanté un cairn (construction en maçonnerie), l'un des plus beaux monuments mégalithiques au monde (6000 ans av. J.C.). Il cache une chambre funéraire (dolmen d'une cinquantaine de dalles juxtaposées) et un couloir d'accès long de 14 m aux 24 piliers parfaitement décorés. Réf. [22].

[57] Ndlr : Boy, Léonce Augustin (X 1857 ; 1840-??). Réf. [1].

[58] Ndlr : Sagot du Vauroux, Louis Gustave (X 1853 ; 1834-1870). Réf. [1].

[59] Ndlr : Bidault, Louis Léon (X 1856 ; 1837-????). Réf. [1].

[60] Ndlr : cet inspecteur est certainement Prétot, Hippolyte Louis Édouard (X 1816 ; 1797-??). Réf. [1].S

[61] Ndlr : Pocard-Kviler, Joseph Marie Vincent (X 1824 ; 1804-1879). Il sort de l'École élève de 1ère classe de la marine royale. Il fait les campagnes du Levant (1826-1829) et d'Algérie (1830-1832). En 1834 il est lieutenant de vaisseau, en 1849 capitaine de frégate et prend sa retraite en 1851. Au cours des travaux de construction du bassin de Penhoët à Saint-Nazaire, il invente le chronomètre préhistorique qui permet de découvrir la stratification des couches successives d'alluvions et de déterminer ainsi l'âge des objets trouvés. En 1884 il conçoit le premier pont roulant manoeuvré hydrauliquement en France. Il fut inspecteur de la Société d'archéologie pour la Loire-Inférieure et président de l'Union régionaliste bretonne. Réf. [1].

[62] Ndlr : Pocard du Cosquer de Kerviller, René Mathurin Marie (X 1861 ; 1842-1907). Inspecteur général des Ponts et chaussées. Il est successivement ingénieur ordinaire chargé de mission en Angleterre, Belgique et Hollande (1866), ingénieur à Tarbes (1867), à Saint-Brieuc (1869), à Nantes (1873), à Saint-Nazaire (1874), ingénieur en chef de cette ville (1882) qui lui doit beaucoup de son développement : construction du bassin de Penhoët, entrée du port, etc. Après sa retraite, il s'installe à Lorient où il entre au conseil municipal. Réf. [1].

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