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Mémoires de Joseph BARBA

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1866 Son mariage 1866-1868 - Guérigny 1868-1875 - Lorient

Je descendis, comme précédemment dans la maison Masson désireux d'y rester le moins possible.
Masson venait d'organiser une société coopérative qui vendait surtout de l'épicerie un peu meilleur marché que les marchands de la localité. Il me pressa d'en faire partie et je dus prendre deux actions de cette société. Quand je quittai Guérigny deux ans plus tard, la société était en déconfiture et mes actions furent perdues.

Je crois nécessaire de donner une petite description de l'ensemble de l'établissement.
La cour d'honneur était bordée, d'un côté par l'habitation du directeur et du sous-directeur ; elle était prolongée par ce qu'on appelait « la cour verte » à l'extrémité de laquelle se trouvaient les demeures de l'inspecteur et du médecin.
Elle était limitée par la grande route et il y avait au-delà une belle avenue où était l'église.
Sur la cour d'honneur donnaient encore d'un côté, les bureaux administratifs et de l'autre, l'habitation qui m'était réservée.
La direction était prolongée par d'autres bâtiments formant une cour et où étaient l'école de maistrance, le caissier payeur et le concierge.
Une grille la fermait comme aussi les jardins du Directeur et du sous-directeur séparés par une allée au milieu et bordés, d'autre part, par la Nièvre.
D'autres dépendances et des logements d'employés contribuaient à fermer cet ensemble et un large chemin partant de la grande route passait devant la grille d'entrée et allait aboutir aux ateliers de fabrication de chaînes. Ces ateliers comprenaient des forges à main pour la préparation des maillons. Une presse hydraulique permettant d'essayer à la traction des bouts de chaîne de 30m de long. Il y avait en plus, un train de laminoir, des feux d'affinerie, des bureaux, magasin.
Les ateliers de Villemenant auxquels on accédait par un chemin dans la direction opposée étaient beaucoup plus considérables et comprenaient des trains de laminoir, feux d'affinerie, marteaux-pilons, ateliers d'ajustage et encore des bureaux et magasins.

Notre maison avait, au rez-de-chaussée du côté de la cour d'honneur, des magasins, un escalier en pierre montant au premier, puis mon bureau et un bureau d'employés. Par derrière, une buanderie sommaire dont nous avons fait plus tard notre cuisine alors que les deux bureaux devinrent notre salle à manger.
L'escalier donnait accès à une sorte d'entresol très bas où on avait ménagé des chambres de domestique. Tout l’étage supérieur était carreté, sauf notre chambre à coucher et était bien froid. Un long corridor le portait au Sud et conduisait d'un côté au salon, de l'autre à la chambre à donner.
J'étais préoccupé de l'arrivée de mon mobilier car le chemin de fer l'amenait à Nevers mais il fallait ensuite le camionner sur le trajet de Nevers à Guérigny qui était de 13 km environ.

Mon premier soin fut de déballer les objets fragiles. Il y avait une grande glace biseautée à cadre sculpté doré qui nous avait été donnée par une grand-tante de Marie, Mme de Colbert. Le grand-oncle Sylvain Petiet, qui avait été page de Charles X lui avait donné un bijou. Il y avait aussi la garniture de cheminée en onyx et bronze doré donné par Monsieur Charlier. Je l'ai placé dans notre chambre à coucher, puis une garniture de cheminée en
marbre rouge brun, avec un bronze représentant les « Bacchantes » de Clodion[75], pour le salon. Enfin le grand piano qui était dans une caisse très solide qui nous servit plus tard dans d'autres déménagements.
Le reste du mobilier arriva en bon état. Quand il fut installé, je prévins ma femme qui arriva tout de suite avec notre petite bonne, Joséphine. Je quittai alors la maison Masson avec force remerciements pour leur hospitalité.
Quand notre installation fut à peu près terminée, nous dûmes faire nos visites. L'accueil des Marielle fut charmant, pour le ménage de Champs et Masson, nous fîmes des visites diplomatiques, nous appliquant pour les Masson, à être aimables et à nous tenir à distance. Les visites au ménage Lecardinal et au ménage Ponti nous présagèrent de bonnes relations futures. Nous vîmes aussi le curé mais je n’en ai pas gardé souvenir.

 
Deux bacchantes et un putto de Clodion

Deux bacchantes et un putto (jeune garçon nu) par Clodion (1800)

Nous avions à l'église des bancs d’œuvre réservés aux ingénieurs, absolument comme s'il s'agissait des seigneurs de l'ancien temps.
Au moment des vacances, ma belle-mère arriva avec ses enfants. Je me demande encore où et comment nous avons pu les installer tous. Je vois encore mes petites belles-sœurs jouant sous nos fenêtres avec les jeunes Marielle et faisant de bonnes parties.

À la fin de septembre, nous songeâmes à aller à Auxerre en voiture pour y voir la sœur de ma belle-mère et son mari, Monsieur et Madame Leblanc Duvernoy[76].
Je louai, à Guérigny, une voiture avec capote derrière. On y installa une petite malle à l'épreuve de la pluie et renfermant des objets de rechange indispensable. Ma belle-mère, ma femme et l'une de ses sœurs étaient derrière ; devant, je conduisais ayant à côté de moi mon autre belle-sœur puis mon beau-frère.
Nous allâmes coucher à Clamecy, cette première journée ne présenta aucune particularité, le temps était très beau. À Clamecy c'était dimanche. Pour aller à la messe, ma femme, un peu pressée, ne trouvant pas son chapeau immédiatement sous sa main, pris un capulet rouge qu'elle avait acheté l'année précédente dans les Pyrénées lors d'un voyage qu'elle fit avec ses parents. Ce capulet fit sensation dans la population de Clamecy et deux ou trois mois plus tard, un camarade d'Albert lui raconta l'aspect étrange d'une personne ayant une coiffure bizarre. En la dépeignant, il montra qu'il s'agissait absolument de ma femme.
La seconde journée fut sans incident, toujours avec le même beau temps.
À Auxerre, nous étions attendus, nous y vîmes la bonne tante Eugénie, si parfaite de caractère et d'amabilité. Son mari était solennel et semblait toujours présider la Cour comme il le faisait d'ordinaire.
Ces enfants étaient : la cousine Juliette très liée avec Marie et ayant un bien bon caractère, puis ses deux frères, Paul et Eugène, aussi fort aimables. Pendant mon séjour à Auxerre, ils me firent visiter les monuments, les églises très curieuses.
Au bout de deux jours, nous devions repartir mais par un autre chemin jusqu'à Clamecy.
En repartant de Clamecy, il pleuvait abominablement. Nous avions acheté à Auxerre une toile cirée destinée à servir aux ablutions du bébé futur. Je l'installai sur deux montants attachés au devant de la voiture de façon à prolonger à peu près la capote au-dessus du banc de devant. C'est dans cet équipage que nous dûmes continuer notre voyage toute la journée sous une pluie battante qui ne s'interrompit pas une minute. À chaque village important nous étions obligés de descendre pour nous sécher, Albert et moi. C'était tantôt pour un bras tantôt pour l'autre car nous changions de place à chaque relais. Il était temps d'effectuer ce retour car nous apprîmes depuis qu'après notre passage la route avait été coupée, c'était la première journée qui provoqua les inondations de l'année 1866.
En arrivant à Guérigny devant notre habitation, je fus bien touché de voir mon directeur, Marielle, se précipiter au devant de nous avec un parapluie pour nous aider à descendre.

Il fallait se préparer à recevoir ce nouveau bébé et nous nous mîmes en relation avec la mère Chauveau, sage-femme émérite qu’on nous avait recommandée.
Ma grand-mère mourut le 4 janvier de l'année suivante et mon petit René naquit le lendemain. Je me rappelle la température glaciale qu'il faisait quand je dus aller chercher la sage-femme : -17°C. Tout se passa dans des conditions normales.
J'ai oublié de dire que ma belle-mère et ses enfants étaient rentrés à Paris à notre retour d'Auxerre et que ma belle-mère seule était venue pour le grand moment. Elle s'occupa avec beaucoup d'amour de son petit-fils et plus tard, tâcha de calmer ses cris en le berçant ou le promenant et je l'entends encore chanter avec le bébé dans ses bras.
Monsieur Marielle fut appelé, à Paris, à un autre poste, à mon grand regret et nous dûmes, pour le remplacer, Monsieur Picot de Moras. Sa femme était une demoiselle Desmousseaux de Givre, cousine un peu éloigné de ma belle-mère. Nous espérions avoir avec elle des relations agréables mais elle fit un peu sa grande dame vis-à-vis de ma belle-mère et nous eûmes avec ce ménage que des relations officielles et un peu diplomatiques.

Mon père vint à Paris pour le baptême de son petit-fils et la marraine fut ma belle-mère.

Cette année eut lieu une exposition[77] et nous avons pu y venir Marie et moi pour examiner durant un mois environ.

Exposition Universelle de Paris - 1867

La pièce maîtresse de l’exposition de 1867 était un immense bâtiment en ellipse regroupant 52 000 exposants du monde entier. C’est la première fois qu’on construisit sur le Champ de Mars. Réf [27].
Edouard Dontenvill (1846- ?) " N°101. Vue du Trocadéro "
BnF, Estampes et Photographie, D.L. 1868

À cette époque, j'appris la mort de mon oncle Marc. Lors de mon mariage, il avait promis de me laisser à sa mort une certaine somme et des beaux-parents avaient eu connaissance de cette disposition. Mon père m'engagea alors à écrire à ma tante pour lui demander d'acheter, avec cette somme, les titres de rente à mon nom qu'elle conserverait pour toucher les coupons d'intérêt pendant le reste de sa vie. Ma tante refusa en trouvant que j'étais bien pressé de la déposséder. Mon père et moi nous fûmes un peu froissés de cette appréciation et mon père lui répondit que c'était sur son conseil que j'avais écrit ma proposition. J'ai eu pendant un certain temps, avec ma tante, des relations un peu froides en me souvenant de cet incident. Mais plus tard, elle me remit elle-même la somme dont il s'agissait en me demandant seulement de lui en servir les intérêts, ce que je fis régulièrement.

À la fin de l'année, Marie alla à Paris avec son fils.

Le 29 décembre, j'avais été invité à dîner chez Madame Lecardinal. On vint m'apporter une dépêche me demandant en toute hâte à Hayange. Mon père était très gravement malade. Je m’empressai de me procurer une permission, d’emballer quelques effets et je partis aussitôt. Il fallait, à pied, aller à Nevers ou bien louer une voiture pour aller à Pougues-les-Eaux qui n’était qu’à une distance de 9 km. Pour aller à Nevers, il y avait une voiture publique, la diligence de Nevers à Lormes qui passait vers 10 heures du soir pour permettre de prendre à Nevers l’express partant vers 1 heure du matin. Je crois que c’est par cette dernière voiture que je partis. Je ne fis que traverser Paris en allant d’une gare à l’autre et le lendemain soir, j’étais à Hayange. Mon père était mort d’une angine de poitrine.
La veille, qui était un dimanche, il avait été à la chasse aux chiens courants. Ces chiens n'étant pas rentrés le soir, il était parti à leur recherche en s'époumonant à les corner pour les rappeler. La nuit il fut pris d'une suffocation, se leva, puis se recoucha et après quelques instants voulu se lever encore ; il tomba, se fit même une petite blessure à la figure et mourut instantanément. Ma mère était atterrée par cet événement qui changeait tellement son avenir.
On constata que mon père avait à peu près les 30 ans de service exigés chez les de Wendel pour avoir droit à la retraite, il lui manquait trois jours, on admit qu'elle y avait droit et ma mère eut pendant toute sa vie, qui fut assez longue puisqu'elle est morte, il y a seulement quatre ans[78], une pension de 4000 frs. D'autre part, d'après son contrat, elle avait droit à une part d'enfant. Nous étions 3 enfants, l'héritage de mon père devait donc être partagé en 4 parties et elle devait en avoir une. Elle renonça généreusement à cette disposition.
L'enterrement de mon père fut un deuil pour tout le pays car il était très aimé. Des ouvriers portèrent son cercueil sur des brancards jusqu'au cimetière qui était assez éloigné. Il y fut enterré à côté de ma grand-mère et plus tard Charles Mondelange et son fils eurent leurs tombes à côté de la sienne.

Pendant que se produisait cette catastrophe, à Hayange, Marie était aux prises avec une maladie sérieuse du petit René. Elle le nourrissait toujours mais sous l'impression de son deuil, son lait se transforma et devint nuisible à l'enfant qui eut de la peine à se remettre et pendant plusieurs jours j'étais moi-même très inquiet à Hayange des nouvelles que je recevais. Il fallut alors le sevrer et continuer à l'alimenter au biberon. Quand je revins à Paris, il commençait à se remettre.

Ce pauvre Cave fut alors mis en non activité. Je ne sais pas pourquoi on pensa à lui à ce moment et on songea le remplacer. On croyait que son départ causait un vide dans le personnel de Guérigny. On nous envoya un jeune ingénieur de deux ans plus jeune que moi Albaret, excellent cœur, très sympathique et expansif. Nous eûmes bientôt d'excellentes relations ensemble. On lui donna l'habitation de Demeurs où il s'installa avec sa mère et deux sœurs vinrent aussi le voir ; l'une avait deux enfants, un petit garçon de six ans et une petite fille de 4 ou 5 ans. L'autre sœur était mariée mais n'avait pas d'enfant.

Photo famille à Guérigny

Guérigny - 1868

Nous constituâmes avec ce ménage une société très unie à laquelle se joignirent d'autres personnes, par exemple, le frère de l'inspecteur Lecardinal, puis un agent administratif, Bornet qui avait été un certain temps à l'école des Beaux-arts et peignait déjà d’assez jolies choses. Il nous procurera un charmant dessin de René, d'après une photographie que nous fîmes faire un peu plus tard et puis il nous envoya aussi, plus tard, une tête de petite fille dans laquelle il avait voulu représenter ma fille aînée Jeanne, mais c'était quand nous avions quitté Guérigny.
Durant cet été, on se réunissait à Demeurs et quand mes belles-sœurs revinrent nous voir la jeunesse se baignait dans le bief que formait le barrage de la Nièvre avant d'actionner la roue hydraulique. Ces parties étaient très gaies et on s'entendait parfaitement. Nous allions aussi dans les bois cueillir des champignons. On se bornait toujours aux espèces les plus connus, il n'y avait aucun danger et nous en trouvions beaucoup.
Nous avions à notre service, comme garçon de bureau, un brave homme, assez original qui venait tous les jours de son village de Parigny à 5 km. Il me répondait quand je lui disais «Lasne, voulez-vous faire telle chose ? » - «Pardine, not’mait’ que j’le veuille ou veuille pas, faut toujours le faire ». Il s'occupait de notre jardin et nous parvînmes à le styler quelque peu pour servir à table.
L'inondation de 1866[79] avait été terrible. J'ai oublié de dire que nous avions été à Nevers pour la contempler du haut du beffroi, la surface inondée était énorme.

 

Mon directeur, désireux d'économiser les deniers de l'état voulut se rendre compte de la façon dont j'effectuais mes voyages aux hauts-fourneaux de Meillant. L'état me remboursait mes frais de voyage d'après les tarifs réglementaires par Chemins de fer ou par voiture. Je me rendais par Chemin de fer à Saint-Amand et y prenait une voiture pour aller à Meillant qui n'en est pas très éloigné. Le trajet par Chemin de fer était un peu long. Il faisait un coude en passant par Bourges mais d'après mon directeur on pouvait partir de La Guerche et aller directement à Saint-Amand en suivant la corde de l'arc formé par le chemin de fer.
Mon directeur me demanda de prendre une voiture à La Guerche pour effectuer le trajet direct. Je ne trouvais qu'une carriole assez mal suspendue et je me mis en route par un froid terrible avec le vent le plus piquant. J'en souffris tellement qu'en arrivant à Dun, où passait une diligence se rendant à Saint-Amand, j'abandonnais ma carriole pour monter en diligence. Je ne me rappelle plus le résultat comparatif des dépenses suivant les deux parcours mais je jurai bien de ne plus recommencer une semblable expédition.[80]

Carte Nevers

C'est vers cette époque que j'appris la mort subite de ma tante Baudot[81]. Sa fille, Marie Baudot, avait, peu de temps après mon mariage, épousé Monsieur Henri qui était alors caissier de la Banque de France à Nancy. Mon oncle Baudot, demeuré veuf, alla vivre avec le jeune ménage. Celui-ci eut plusieurs enfants : Paul qui mourut assez jeune, phtisique ; Édouard qui se fit connaître comme peintre sous le nom d'Henri Baudot et qui épousa Mademoiselle Laure Lagresille ; Amélie qui épousa Monsieur Gaston Rémy, frère de l'oncle Victor Rémy ; Louise, qui fit un triste mariage et que nous avons perdue de vue ; enfin, Madeleine, qui épousa Monsieur Grilliat mais mourut phtisique  assez jeune en laissant une petite fille.

Pendant l'année 1867, nous continuâmes nos réunions de Demeurs, si agréables mais elles furent interrompues par un incident imprévu.
Il y eut l'élection d'un député. Monsieur Bourgoin se présentait comme candidat officiel. De nombreuses affiches furent apposées, recommandant sa candidature. À Demeurs, une de ces affiches fut apposée sur la porte de sortie de l'usine. Elle était à l'extérieur quand la porte était ouverte mais à l'intérieur quand elle était fermée. Albaret, ne voulant pas admettre qu'on s'occupa de politique à l’intérieur de l'usine, la fit déchirer. Le garde-champêtre vint le lendemain rapporter le fait à notre directeur. Celui-ci, très ému, fit venir immédiatement Albaret, le sermonna d'importance et le mis aux arrêts jusqu'à nouvel ordre. Il voulut en rendre compte au ministre qui statuerait sur la suite à donner à l’incident.
Nous fûmes très émus de ce qui se passait et nous protestions de toutes nos forces contre le peu de camaraderie du directeur. Nous devions dîner ensemble ce jour-là à Guérigny, mais nous fîmes porter notre déjeuner à Demeurs de façon à nous trouver tous réunis une dernière fois.
On ne tarda pas à faire venir Albaret à Paris et l'on sut manœuvrer habilement pour l’amener à demander son changement et à partir pour la Cochinchine. C'était, aux yeux de quelques personnes une sérieuse punition, mais pour d'autres, on pouvait répondre que c'était sur sa demande qu'il partait pour ce lointain pays. Il se mit en route presque tout de suite, emportant le souvenir de ma petite belle-sœur, Marguerite qui était déjà assez jolie et qu'il songeait à demander plus tard en mariage quand, quelques années après, il reviendrait.

1866 Son mariage 1866-1868 - Guérigny 1868-1875 - Lorient

[75] Ndlr : Claude Michel dit Clodion (1738-1814), sculpteur français de style rococo, connu pour ses groupes mythologiques de danseuses, de nymphes ou de baigneuses en terre cuite. Réf. [2].

[76] Ndlr : Eugénie Petiet (1811-1891), (sœur de la mère de Marie Bonnafont : Marie-Louise Petiet), épouse de François Le Blanc Duvernoy (1794-1881), vice-président de tribunal.

[77] Ndlr : il s'agit de la seconde Exposition Universelle de Paris, inaugurée par Napoléon III en avril 1867. Elle eut lieu sur le Champ de Mars du 1er avril au 3 novembre 1867. Réf. [2].

[78] Ndlr : sa belle-mère Caroline Willaume est décédée en 1920 à l’âge de 90 ans. Joseph Barba aurait donc écrit ses Mémoires en 1924, soit 2 ans avant son décès.

[79] Ndlr : crue mixte de la Loire fin septembre 1866, conjonction d’une crue "cévenole" et d'une crue "océanique" va se traduire par une montée des eaux généralisée sur l'ensemble du bassin.

[80] Ndlr : trajet de 75 km, soit une heure environ aujourd’hui en voiture !

[81] Ndlr : il s’agit d’Amélie Barba, sœur d’Émile Barba (père de Joseph), mariée à Jules Baudot.

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