Origine de Gabriel de Veilhan, baron de Penacors
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Avant d'entrer dans le récit de ces négociations, un aperçu est nécessaire sur l'origine de notre personnage. Gabriel de Veilhan, baron de Penacors, appartenait à une vieille famille du Limousin. Un Penacors, seigneur de Neuvic, l'un des compagnons de Guillaume le Conquérant périt à la bataille de Hastings. Le nobiliaire de Nadaud nomme Guynot de Veilhan, seigneur de Penacors, comme âgé de quatre-vingt ans en l'année 1511. En cette même année, son petit-fils François de Veilhan reçut des dispenses, en raison de sa parenté, pour épouser Anne de Miramont, d'une ancienne maison d'Auvergne. Au rôle de la cotisation de la noblesse du Limousin pour rembourser les frais de ses deux députés, de Neufville et de Plas, à l'assemblée des états généraux tenue à Orléans en 1560, nous relevons les noms de quatre membres de cette famille : François de Veilhan, seigneur de la Majorie, taxé à cinquante sols ; Rigaud de Veilhan, seigneur de Penacors taxé à trois livres ; Georges de Veilhan, seigneur du dit lieu taxé à deux livres ; Esme de Veilhan, seigneur du Chassaing près Meymac, taxé a vingt cinq sols . Un de leurs descendants, François, baron de Penacors, s'allia à Charlotte de Maumont, fille de Jean de Maumont, dont la famille avait donné deux papes limousins, Clément VI et Grégoire XI, et Anne de Bourdeille, d'une illustre maison du Périgord à laquelle appartient le célèbre Brantôme, cousin germain de Charlotte ; celle-ci, romantique figure de la Cour du Roi François Ier fut célébrée par les poètes de son temps :
Brunette suis, jamais ne serai blanche
Jean de Maumont, père de Charlotte, avait été,
avec Louis de Cosnac et Antoine de Noailles, l'un des témoins du mariage
par procuration de François Ier avec Eléonore d'Autriche, sœur
de Charles Quint, le vicomte de Turenne représentait le roi de France
. François, dauphin, fils aîné de François enlevé
à la fleur de son âge, par une mort mystérieuse, au trône
qui l'attendait et aux espérances que ses grandes qualités avaient
fait concevoir, était épris pour Charlotte de Maumont d'une chaste
passion qui avait fait croire que cette jeune fille était réservée
aux plus hautes destinées. Le dauphin, à son lit de mort, recommanda
celle qu'il aimait à Brissac, son écuyer, depuis Maréchal
de France, en vue d'un mariage, probablement, mais Charlotte, déçue
de grandes espérances et dégoûtée de la Cour, préféra
une plus modeste existence : elle donna sa main, à un gentilhomme dans
une situation moins en vue, bien que d'illustre race, au baron de Penacors.
Un fils, issu de cette union, épousa Mademoiselle de Roffignac ; de cette
alliance trois fils naquirent, braves et vaillants gentilshommes comme le père,
le grand-père et les aïeux nous dit Brantôme dans ses mémoires.
Lors des troubles funestes et sanglants que la lutte entre les catholiques et
les protestants infligea au Limousin, la ville de Tulle eut particulièrement
à en souffrir; un des gouverneurs de cette cité fut, en 1575,
la Maureille qui appartenait à la maison de Veilhan de Penacors, il était
devenu par son mariage avec X de Maffre seigneur de la Maureille et de Soulage.
La maison de Penacors se rattachait une première fois à l'Auvergne
par son alliance avec Anne de Miramont, elle s'y rattacha une seconde fois par
son alliance avec l'illustre maison de la Guesle qui a compté parmi ses
membres Jean de la Guesle, célèbre magistrat, successivement premier
président au Parlement de Bourgogne, président à mortier
au Parlement de Paris, employé par Charles IX à d'importantes
négociations. Par malheur, ce fut son fils, Jacques de la Guesle, qui
introduisit sans défiance dans la chambre de Henri III Jacques Clément,
son assassin. Jacques de la Guesle outré de colère transperça
le moine de son épée .
Charlotte, dame de la Guesle, la dernière de cette maison, épousa
Gabriel, baron de Penacors celui-là même qui fait l'objet de cette
notice.
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