Généalogie VEILHAN

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Famille de Veilhan - Ancêtres - Jacquette de Veilhan

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Esther

<-- Vers 2 - Fondation et Construction de Saint-Cyr

Racine ne fut pas seulement chargé de composer la pièce, mais il eut aussi la mettre en scène. Avec l'aide de Boileau, il choisit les actrices parmi les demoiselles qui n'étaient âgées que de quinze ans. Il les forma à la déclamation, les fit répéter et les initia aux jeux de scène. Ce fut Mademoiselle de Veilhenne qui fit Esther et Mademoiselle de la Maisonfort eut le rôle d’Elise .

Madame de Maintenon fit faire pour les actrices des habits à la persane ornés de perles et de diamants (qui avaient jadis servi au Roi dans ses ballets). Elle fit peindre les décors, fit venir les musiciens du Roi et fit dresser un théâtre dans le vestibule des dortoirs au 2° Étage du Grand Escalier des demoiselles.
Après répétitions et avant-premières devant Madame de Maintenon, la pièce fut jouée devant le Roi le 26 Janvier 1689. Le Roi fut tellement enchanté qu'il fit rejouer la pièce les 5, 15 et 19 Février et en 1690 eurent lieu 7 représentations toujours devant le Roi et avec le même succès.

Le théâtre « était à un bout du dortoir des « jaunes » (c'est-à-dire des jeunes filles de 14 à 17 ans). Les actrices avaient tout ce dortoir pour se tenir prêtes à représenter quand il était temps. Il y avait du feu et toutes les choses nécessaires. La maîtresse générale des classes les gardait avec les autres maîtresses, afin qu'il ne se passât rien qui ne fut dans l'ordre et Monsieur Racine y était aussi pour les faire aller et venir sur le théâtre quand il fallait : sa conduite était si sage qu'en un besoin il aurait bien valu une maîtresse ; »
Le bon Monsieur Racine avait alors 50 ans et si « sage » qu'il fut, aux dires des Mémoires des Dames de Saint-Cyr, il fut peut-être un peu troublé par cet essaim de petites jeunes filles de 15 ans qu'il lui fallait diriger. Mais peut-être aussi les petites Damoiselles de Saint-Cyr, qui vivaient rigoureusement cloîtrés étaient-elles aussi un peu émues par la présence et les leçons du grand écrivain. Il y eut des incident à la fois drôles et touchants comme celui relaté encore dans les Mémoires des Dames de Saint-Cyr :

« Il arriva un jour que Mademoiselle de la Maisonfort hésita un peu en jouant son rôle. Racine, qui était toujours derrière le théâtre et fort attentif au succès de la pièce, s'en aperçut et en fut ému. Aussi quand mademoiselle de la Maisonfort sortit de dessus le théâtre ; il lui dit d'un air fâché « Ah ! mademoiselle, qu'avez-vous fait ? Voilà une pièce perdue. » Elle, sur le mot de pièce perdue, croyant qu'elle l'était en effet par sa faute, se mit à pleurer. Lui, qui avec tout son esprit, ne laissait pas de faire quelquefois des traits de simplicité, était peiné de l’avoir contristée, et, craignant, comme elle devait retourner sur le théâtre, qu'il ne parût qu'elle avait pleuré, voulut aussi la consoler, et, pour essuyer ses larmes, il tira son mouchoir de sa poche et l’appliqua lui-même à ses yeux, comme on fait aux enfants pour les apaiser, lui disant des paroles douces, afin de l'encourager, et que cela ne l'empêchât pas de bien achever ce qu'elle avait encore à faire. Malgré cette précaution, le Roi s'aperçut qu'elle avait les yeux un peu rouges, et dit : « la petite a pleuré. » Quand on sut ce que c'était et la simplicité de M. Racine, on en rit et lui-même aussi, qui, n'ayant en tête que la pièce, avait fait cette action sans penser le moins du monde à ce qu'elle avait de peu convenable. »

Ces représentations avaient, de toutes façons, introduit pas mal de troubles dans la Maison en raison des venues du Roi, des Seigneurs et hautes Personnalités qui l'accompagnaient et avaient accentué la tendance de la supérieure Madame de Brinon à un esprit de grandeur et de mondanité. Madame de Maintenon sentit le danger et essaya de rectifier le comportement de la Supérieure. Mais celle-ci « au lieu d'inspirer aux Dames la perfection religieuse et le détachement du monde, continua à leur donner le mauvais exemple de son luxe et de sa vanité ». Tant et si bien que Madame de Maintenon finit par lui faire adresser une lettre de cachet portant ordre de sortir sur le champ de Saint-Cyr et de se retirer dans un couvent. Ce que fit Madame de Brinon qui pour masquer sa défaite, envoya sa démission avant de se retirer pour le reste de sa vie à l'abbaye de Maubuisson. Madame de Loubert, qui n'avait que 22 ans lui succéda, après une élection conforme aux constitutions.

Cependant l'esprit mondain de la Maison persistait, augmenté par les représentations d'Esther auquelles le Roi et Madame de Maintenon finissaient par mener « toute la France » selon l'expression de Saint-Simon. Les Demoiselles devenaient insupportables, ne voulaient plus chanter à l'Eglise pour ne pas abîmer leurs voix... Elles étaient agitées par la présence des courtisans qui venaient à Saint-Cyr moins pour le spectacle lui-même que pour la brillante jeunesse qu'ils y voyaient... (et il en résulta des mariages...).
Aussi les représentations furent-elles attaquées par des esprits chagrins et de là on en vint à blâmer l'institution elle-même et à répandre des calomnies. En Hollande, on osa imprimer, oh, horreur ! que « Saint-Cyr était un sérail que la vieille sultane avait préparé au moderne Assuerus ».

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