André Veilhan & Gabrielle
Barba
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La maison de Ker-Huella Hier | La maison de Ker-Huella Aujourd'hui |
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Ker-Huella (maison haute) fut décidée puis construite par André Veilhan à partir de 1900 au-dessus de Morlaix, dans le quartier de St Martin. La construction fut dirigée par un ami de l’École Centrale, M. Laurent qui était architecte à Morlaix.
Ker-Huella fut terminée à l'été 1901, et ils emménagèrent avant que Pol n'y naisse le 21 septembre 1901.
Alain y nait le dimanche 20 septembre 1903, toujours dans le lit à baldaquin.
Max y nait le 8 septembre 1906 mais décède un mois plus tard.
Jo (André-Joseph), 7e et dernier garçon, nait le 11 mars 1909.
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Le terrain de 10 000 m2 coûta 19 671 F, l'aménagement du terrain 2 033 F et la construction 39 342 F; soit un total de 88 000 F (soit 288 000 € ou 1 900 000 F de 2003).
"Mon père avait conçu Ker-Huella comme un manoir breton de la Renaissance, avec cheminées de granit et de bois sculpté, plafonds et poutres décorés, portes intérieures en chêne ouvragé avec bordures de pierres de taille, vitraux doublant les fenêtres ; architecture s’harmonisant avec les meubles qu’il avait achetés ou fait monter à Morlaix : lit à baldaquin, buffet breton, tables et chaises massives." (Pol Veilhan) |
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Les souvenirs d'Alain Veilhan, recueillis par sa fille Chantal, sur Ker-Huella :
« Ker-Huella si je ne me trompe « Maison
Haute » en breton. Villa que mon père a fait construire à
la fin du siècle dernier à Morlaix dans un terrain de 10.000 m²
environ. C’est là le lieu de ma naissance où j’ai
passé mes 7 ou 8 premières années. Cette villa me paraissait immense et comprenait un sous-sol faisant rez-de-chaussée d’un coté, avec buanderie, chambre de domestique, atelier de menuiserie, cave à vin et foyer d’un calorifère à air chaud. Un rez-de-chaussée formant premier étage d’un coté avec entrée, salon, salle à manger, office et cuisine avec sortie par un petit pont de bois. De l’entrée on montait au premier étage par un escalier tournant qui avait belle allure. Au premier palier, chambre d’enfant, W.C., salle de bains, chambre des parents et vaste salle de séjour formant atelier de peinture pour ma mère, haut de plafond et un coté entièrement vitré donnant sur la vallée, sur le port et la rivière Au deuxième trois chambres à donner, 2 chambres de bonnes et une autre petite chambre. D’un réduit partait l’échelle pour monter à l’intérieure de la pointe de la tour. Cette pointe se terminait par un paratonnerre de 2m auquel on pouvait hisser grâce à une drisse un grand drapeau français Chacune de ces pièces a pour moi une histoire et si cela ne vous ennuie pas trop en voici quelques unes. » |
Dessinée par Pol d'après une aquarelle de sa mère Gabrielle :
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« L’atelier de menuiserie était
une pièce où il était strictement interdit de pénétrer.
Papa y travaillait souvent et y confectionnait de véritables meubles.
Elle était pleine de copeaux et m’impressionnait beaucoup. La chambre du domestique, je n’y suis jamais entré. La buanderie était assez sombre. Il y avait un grand bac en ciment et un fourneau à bois pour la lessive. Chaque semaine une bretonne en costume venait toute la journée pour cette opération, moyennant un salaire de 0,50 fr pour la journée, les repas midi et soir et la bougie pour sa lanterne pour rentrer chez elle. Cela devait être vers 1908. La cave à vin, lieu sombre à souhait où l’on mettait en bouteille une fois par an le vin que l’on recevait de Vaufuget, propriété de ma grand-mère à Vouvray. Grande opération qui prenait toute une après-midi avec mon père et le domestique. Au rez-de-chaussée l’entrée où donnaient 4 portes et l’escalier, qui la nuit venue était éclairé par une lampe à pétrole. Un jour on mit par erreur de l’essence qui prit feu au grand émoi de toute la maisonnée. Je ne sais comment on a pu l’éteindre. La cuisine, lieu sacré de la cuisinière qui acceptait la femme de chambre, la nourrice et le domestique. Je me souviens du cordonnier qui venait à la maison prendre la mesure des pieds de la famille, avec un grand pied à coulisse en bois pour nous faire des chaussures à notre taille. C’était une grave opération qui se passait tous les ans dans la cuisine, et pour cause. Une année, maman ayant été malade, papa lui avait fait la surprise de carreler tous les murs de la cuisine comme le métro de Paris, en petits carreaux biseautés. C’était très joli, mais la cuisinière et le domestique trouvaient le nettoyage impossible. » |
L'aquarelle de Gabrielle :
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« De la cuisine on passait à la salle à manger par un office. Nous prenions nos repas naturellement avec nos parents et la fraulein, sauf les jours de réception où nous mangions à l’office, ce qui valait de voir le domestique en gilet à rayures noir et jaune porter les plats à la salle à manger. Au retour nous avions nos parts. Ces dîners duraient longtemps à notre goût, mais la succulence des plats nous empêchait de partir. » |
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« La salle à manger
était une grande pièce avec poutres apparentes séparée
du salon par de grands rideaux bien lourds et épais. Une grande
lampe à pétrole pendait au-dessus de la table et éclairait
convenablement l’ensemble de la pièce et dans mes souvenirs,
au moins deux fois, la lampe abandonnée à elle même
s’était mise à filer. Nappe, assiettes, chaises, parquets
et tapis se sont trouvés couverts de fumerolles à la grande
épouvante de maîtres et domestiques. |
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La famille y habite jusqu'à fin 1913 car André est nommé à Moulins.
La maison sera ensuite louée jusqu'au 16 juin 1923 où elle est vendue à Mr Coursin. Elle restera dans cette famille jusqu'en 2007 quand elle est vendue par sa petite-fille à Mr & Mme Brezillon pour ouvrir des chambres d'hôtes.
Voyez Ker-Huella Aujourd'hui.
Voici les plans joints : sous-sol et RDC, 1er et 2e étages.