<--- Retour à la page René Veilhan
Écrit au pensionnat de Passy à Froyennes (Belgique) le 7 juin 1913 (à 15 ans).
LE SOUVENIR
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Bien loin de mon pays, exilé,
malheureux, Je me lasse de tout, même de l'espérance Se trouvant délaissé, mon cœur peu valeureux Se rappelle, éperdu, le temps de son enfance. Voici
le chemin creux, qui, le long du coteau, Voilà le clair ruisseau, témoin
de ma jeunesse |
Ici sont
les grands bois, où j'errais solitaire!
Là, le chêne noueux, dont l'ombre me couvrait, Lorsque, me promenant à travers la bruyère, Je m'asseyais rêvant à tous ceux que j'aimais. Quand me reverras-tu, ma Bretagne
chérie ! Mon cœur tout attristé,
tel la vague écumante Je crois encore en toi, maître
de la nature Toi qui créa la mer, où
l’étoile du soir |
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René Veilhan