Les renseignements sur la fin de sa vie
nous sont donnés par le discours prononcé à son enterrement
le 1er Décembre 1868 par le Général Chabaud la Tour, dont
voici les derniers paragraphes rédigés dans le style pompeux de
l’époque :
« Élevé au grade
de lieutenant-colonel en 1865, Veilhan fut nommé successivement secrétaire
de la commission mixte des Travaux Publics, sous-directeur adjoint du dépôt
des fortifications, Secrétaire de la Commission Supérieure d’Artillerie
et du Génie, il sut faire face à tout par l’énergie
de son travail et l’étendue de ses remarquables facultés.
Après les graves évènements de 1866 et lorsque la guerre
pouvait éclater d’un moment à l’autre sur nos frontières
du Nord et de l’Est, il rédigeait, par ordre de Monsieur le Maréchal
Niel, ministre de la guerre, plusieurs mémoires d’une haute importance
sur la défense de ces frontières. Porté par le Comité
des Fortifications sur la liste des candidats pour le grade de Colonel, il allait
bientôt être promu.
« Au moment où la maladie est venue l’arrêter,
il travaillait avec ardeur à rédiger les dernières délibérations
de la Commission Supérieure d’Artillerie et du Génie sur
les questions les plus ardues de la défense de nos places.
« Tant de travaux et tant d’efforts ne dépassaient pas
le zèle du Colonel Veilhan, mais peut-être devons-nous craindre
qu’ils n’aient dépassé ses forces et que la surexcitation
du cerveau ne soit pour une grande part dans la maladie qui l’a foudroyé
en quelques jours.
« Ainsi s’est accomplie, ainsi s’est terminée cette
noble et pure existence, entièrement consacrée sous le regard
de Dieu, à la pratique de toutes les vertus, à l’accomplissement
des devoirs de la carrière, des devoirs de la famille...
« Au milieu du désordre des idées, de la soif de l’argent,
de l’affaiblissement des sentiments virils qui font l’honneur et
la force des nations, on est heureux de reposer sa pensée sur la vie
austère du Colonel Veilhan...
« ... Le Colonel Veilhan meurt pauvre, il laisse une veuve qui était
bien digne d’être la compagne d’un homme tel que lui et dont
nous voudrions que nos regrets si profonds puissent adoucir le désespoir.
« Il laisse trois jeunes enfants dont il était le seul soutien,
mais l’appui de ceux des chefs illustres de l’armée qui,
sortis des rangs du corps du génie, y ont connu et apprécié
le Colonel Veilhan, ne manquera pas à cette famille si cruellement frappée
et ils sauront appeler avec elle la bonté de l’empereur, toujours
prêt à venir en aide aux nobles infortunes... »
Documents:
· Extrait de naissance d’Achille Veilhan
· Extrait du « Moniteur de l’Armée » du 11 Décembre
1868.
Discours du Général de Chabaud la Tour à l’enterrement
du Lieutenant-Colonel Veilhan le 1er Décembre 1868.
· Lettres d’Achille Veilhan (de 1827 à 1861)
Extrait du journal de jeunesse de Francisque Sarcey (1839-1857) recueilli et
annoté par Adolphe Brisson
· Contrat de mariage d’Achille Veilhan et de Marie-Domitile Chambert.