Généalogie VEILHAN

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Famille Veilhan - Ancêtres - Achille Veilhan (1818-1868)

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En Italie 1856 - Son mariage Discours à son enterrement

Tout le texte qui suit est issu du livre de Chantal Le Gallo, fille d'Alain Veilhan, arrière-petite-fille d'Achille.

Dirigé sur l’Algérie en 1852, il y servit plusieurs années dans la direction de Constantine.

Il songe au mariage. Il a 38 ans.

Le 29 mai 1856 :

« . . Depuis que j’ai eu le malheur de dire que j’avais envie de me marier, je suis toujours tenu dans les émotions. Il y a toujours quelque chose en l’air.
Souvent on ne veut pas de moi, quelquefois, c’est moi qui refuse, mais en général, cela ne va pas loin et jusqu’à présent mes projets de mariage ne m’ont conduit qu’à aller entendre un sermon.
»

Le 24 février 1856 :

« ... tu vois donc mes conditions, une femme d’à peu près 24 ou 26 ans, d’une famille honnête bien entendu et ayant 3.000 frs de rente, je sais que ces conditions ne se rencontrent pas tous les jours mais elles sont nécessaires.

Le 29 août 1856 :

« ... Il s’agit cette fois d’une demoiselle que je ne connais pas, même de nom, on me l’a dit mais je l’ai oublié; sa mère est une fille du Général de Monfort qui est mort il y a deux ou trois ans et son père est directeur de l’enregistrement je ne sais où... (en réalité, il était conservateur des hypothèques à Clamecy) On lui donne en dot en argent ou en valeurs 56.000 frs qui donnent un revenu de 3.200 frs. En outre, son oncle, le Colonel de Monfort, l’aîné, qui n’est pas marié, lui donne par contrat de mariage, la nue-propriété d’un immeuble estimé 12.000 frs.
« Enfin, des espérances seraient pour plus tard d’une même somme d’environ 70.000 frs. Quant à son caractère et à ses qualités, il va sans dire qu’on en dit le plus grand bien et quant à sa figure, les uns disent qu’elle est agréable, d’autres qu’elle n’a pas une figure régulière et qu’elle n’est ni bien ni mal, mais cette fois personne ne me dit qu’elle est laide. »

Le 2 septembre 1856 :
« Dimanche soir, je suis allé dîner chez Madame Creuly, je suis sorti avec elle après dîner et nous avons effectivement rencontré la demoiselle et sa famille qui se rendaient à un théâtre du voisinage. Il s’est trouvé, par hasard, que j’allais au même théâtre. On m’a donc présenté et nous sommes allés au spectacle à cinq.
« Comme il faisait très clair, on pouvait se voir comme en plein jour. Mademoiselle Chambert n’est pas grande, mais elle n’est pas assez petite pour que ce soit un défaut qui mérite qu’on s’y arrête, elle est tournée comme tout le monde ; elle a la figure peut-être un peu pleine et un peu prononcée pour sa taille mais en revanche sa physionomie est d’une douceur remarquable, c’est ce qui frappe d’abord. En somme, c’est une physionomie agréable et que je trouve plutôt au-dessus qu’au-dessous de ce que je pouvais supposer d’après les renseignements qu’on m’avait donnés.
« Nous avons donc passé la soirée au théâtre, mais pour commencer je me trouvai entre Madame Monfort et beau-frère. En sortant, j’ai reconduit ces dames en donnant le bras à Madame Chambert et, au moment de les quitter, Madame Monfort m’a prié de dîner avec le lendemain, c’est-à-dire hier soir.
« Comme on m’avait fait cette invitation avant de pouvoir causer avec Madame Chambert, je n’étais pas trop hardi en allant dîner, aussi ai-je été heureux de rencontrer avant ces dames le colonel auquel j’ai demandé si la première impression sur mon compte n’était pas trop défavorable et s’il n’y avait pas indiscrétion à dîner avec eux. La réponse a été assez bienveillante pour me mettre à l’aise et cette fois on m’a placé entre Madame Chambert et sa fille. C’était en plein jour et alors on ne risquait pas d’être trompé par la lumière. Mademoiselle Chambert m’a paru exactement comme hier, cependant on lui donne 24 ans et je trouve qu’elle a l’air plus jeune, c’est peut-être parce qu’elle n’est pas grande.
« Il faisait un temps affreux et il n’y avait d’autre manière de passer la soirée que d’aller dans un autre théâtre. C’est ce que nous avons fait. C’était un endroit où on peut se promener, et nous avons fait une longue promenade bien plus que nous n’avons vu le théâtre et je serais bien embarrassé de rendre compte. J’ai d’abord offert le bras à Madame Chambert et puis après, je ne sais comment cela s’est fait, j’ai laissé celui de la mère pour prendre celui de la fille de manière qu’on m’a laissé bien à mon aise pendant une grande partie de la soirée...
« . .. je ne peux pas rester longtemps sur ce pied de familiarité sans dire, d’autant plus que je ne verrai pas Mademoiselle Chambert mieux que je ne l’ai vue. Quant à sa famille, elle ne peut que me faire beaucoup d ‘honneur et quant à ce qu’on me dit de sa dot, les renseignements viennent de gens si honorables qu’il n’y a pas à supposer de l’inexactitude, aussi je ne réponds de rien sur ce que je dirai demain peut-être ou après demain...
« .. je ne sais si on a parlé à la demoiselle et, si on lui a parlé, je sais encore moins ce qu’elle pense mais il me paraît impossible que d’après ce qui s’est passé, elle ne voie pas de quoi il s’agit...

Le 4 septembre 1856 :
« …Quant à Mademoiselle Marie, elle m’a raconté hier qu’on lui avait communiqué à Lille les renseignements qui me concernaient et qu’après m’avoir vu et avoir reconnu mes dispositions, elle était allée à l’église demander une bonne inspiration et qu’elle en était sortie après avoir pris le parti que vous savez, »

le 5 septembre 1856, la date du mariage est déjà fixée : « Nous avons adopté le 21 Octobre ».

Le 7 octobre 1856, à sa sœur qui désire écrire à Melle Marie :

« Je te préviens qu’elle est forte en écriture et en orthographe comme un vrai professeur; je compte refaire mes classes auprès d’elle et tu feras bien comme moi de soigner tout cela dans tes lettres. »
« Mon opinion sur son compte est toujours ce que je vous en ai dit à la première fois; elle n’est pas jolie mais plus on voit sa famille, son entourage, plus on reconnaît que ceux qui la connaissent l’aiment beaucoup. Toute sa famille paraît avoir pour elle une grande affection, et il y en a même qui en donnent des preuves, ainsi notre argenterie commencera pour une douzaine de couverts qui sont annoncés par un oncle paternel... »

Nous possédons le contrat de mariage entre Achille et Marie-Domitille daté du 20 Octobre 1856 :
· l’apport du futur époux est de 20.000 frs, y compris la valeur de son équipement militaire, de ses armes et effets personnels.
· l’apport de la future épouse est de 13.000 frs en valeurs et argent comptant provenant de ses économies
· plus la constitution d’une dot par les parents de la jeune fille en avancement d ‘hoierie sur leurs successions futures, représentant un capital de 44.000 frs.
· l’oncle Arnaud Joseph Puniet de Monfort ajoute à cela en avancement d’hoierie quelques pièces de terre situées à Bavay dans le Nord qui permettent d’en tirer dès maintenant un intérêt de 300 frs par an.

Le mariage a lieu le 21 octobre 1856 et Anaïs en rend compte à sa mère le soir même :

« La cérémonie est faite : Achille paraît très content. C’est une bien jolie famille... Ta seconde fille n’est pas jolie, mais elle plaît beaucoup par sa grande douceur et sa distinction. C’est une femme d’un esprit supérieur, elle dessine, elle est musicienne, en un mot, elle a autant d’instruction qu’une femme puisse en avoir, c’est sa mère seule qui a fait son éducation; à son tour, elle faisait celle de sa sœur qui a onze ans et qui est très bien ; son frère sort de Saint Cyr, il est officier d’état major. Marie aime beaucoup les militaires, aussi elle paraît enchantée de son mariage. »

Le 8 février Achille annonce à sa sœur que Marie attend un bébé pour cette année 1857 :

« depuis quelque temps, quelques semaines seulement, nous soupçonnons un autre genre de maladie qui lui fait grand plaisir et à moi aussi. J’espère qu’elle ne s’en trouvera pas plus mal et que moyennant quelques précautions, nos espérances ne seront pas déçues. Du reste, ce ne sont encore que des soupçons, car elle n’en a pas encore fait part à sa mère, tant parce qu’elle craint de trop s’avancer que parce qu’elle n’ose pas dire la chose. Ce sera moi qui serai chargé de cette mission. »

Suivent encore quelques lettres jusqu’en 1861 dans lesquelles il parle de ses deux fils aînés Maurice et Georges mais non pas de mon grand-père André, né plus tard en 1863.

Notons enfin un aspect des lettres échangées avec sa mère et sa sœur Anaïs concernant les soucis que lui donne son frère Émile. Celui-ci manie l’argent avec imprudence, dépense inutilement, emprunte inconsidérément et montre un caractère difficile puisqu’il boude la cérémonie de mariage de son frère.
Émile était receveur des postes. Il est intéressant de remarquer à cette occasion qu’à cette époque, pour obtenir ce poste, il fallait verser un cautionnement important représentant la valeur du « fonds », y compris les timbres.
Achille nous en parle dans une lettre à sa sœur du 1er Avril 1861, où il s’agit d’aider Émile à fournir la somme nécessaire pour passer de la direction de Vendôme à celle de Roubaix.
« Le cautionnement d’Émile à Roubaix est énorme: 10.300frs. Son cautionnement à Vendôme était de 4.300 frs. C’est donc 6.000 frs de plus. C’est un bureau chargé de besogne mais dans lequel il aurait l’avantage d’être porté à 2.400 frs de fixe dans deux ans et un peu plus tard de 3.000 frs sans changement de résidence. »
Finalement le frère et la sœur prêteront généreusement à Émile la somme nécessaire.

Achille et Marie eurent quatre enfants: Maurice, Georges, Marie-Louise et André, mon grand-père. Maurice mourut en bas âge.

Achille mourut brusquement en 1868, à 50 ans. Son fils André n’avait que cinq ans.

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