André Veilhan & Gabrielle
Barba
- La période bretonne – 1897 à 1913 -
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Tout le texte qui suit est issu du livre de Pol Veilhan sur la vie de ses parents :
Le ménage s’installa à
Morlaix dans l’appartement de célibataire de mon père, quai
de Léon (il avait d’abord habité 38 place Thiers). Financièrement,
les jeunes mariés étaient à l’aise, puisque leurs
ressources s’élevaient à 14.000 Fr par an. (Un ouvrier gagnait
à peu près à l’époque 80 francs par mois). Le ménage ne resta pas longtemps
dans l’appartement du quai de Léon et il déménagea
le 1er octobre 1897 dans un appartement plus grand, sur le quai d’en face,
le quai de Tréguier (au N° 32). De cette première année de
mariage, nous avons en dehors de la Bretagne, pas mal de dessins : mon père
avec son collier de barbe, mon grand-père en séjour, les enfants
dans les crèches, puis, à partir de la naissance de René,
des pages et des pages de croquis du bébé. Fin juin, laissant sans doute le bébé à la garde de cette tante, mes parents firent un grand voyage par Roubaix, où habitait alors mon oncle Georges, frère de mon père, Tours, Arcachon, Royan, Niort, La Rochelle, l’Ile de Ré. Des dessins montrent quelques étapes de ce voyage qui fut le vrai voyage de noces de mes parents. Mais, à la fin de l'année 1898, ma mère qui était enceinte, fut très gravement malade d'une fièvre typhoïde, provenant vraisemblablement de la mauvaise qualité de l'eau. Les anciens, à Morlaix, étaient à peu près vaccinés, mais les arrivants payaient un lourd tribut à la maladie. On ne savait pas, à l’époque, épurer l’eau et mon futur beau-père de Lélée, quand il vint à Morlaix prendre la direction du Service des Eaux, à peu près à la même époque ... commença par être atteint de la fièvre typhoïde. Le 6 Août 1899, dans l’appartement du quai de Tréguier, naquit mon frère Yves. Il fut ondoyé. Les carnets de croquis se couvrent de dessins du nouveau-né, mêlés à ceux de René faisant ses premiers pas. Nous avons, par d’autres dessins,
le souvenir d’une excursion à St Efflam, près de Plestin-les-Grèves
dans les Côtes du Nord. [1] Baptême sans les cérémonies de l'église.Toute personne peut ondoyer un enfant en danger de mort. [2] Les Petit-Bergonz avaient fait construire à Eze, près de la mer, la villa " Marguerite"' où mourut mon oncle et où nous avons revu souvent ses enfants et petits-enfants. Le 31 Août 1900, naquit mon frère
Raymond. Le bébé ne vécut que jusqu’au 2 Novembre. En octobre 1900, mon père fit à Brest une première période d'officier [5] de complément . C'est en 1900 que mes parents décidèrent de bâtir Ker-Huella (maison haute) au-dessus de Morlaix, dans le quartier de St Martin. La construction fut dirigée par un ami de l’École Centrale, M. Laurent qui était architecte à Morlaix. Les deux amis achetèrent des terrains limitrophes et M. Laurent construisit pour lui-même Ker-Nevez (maison neuve). Mon père avait conçu Ker-Huella comme un manoir breton de la Renaissance, avec cheminées de granit et de bois sculpté, plafonds et poutres décorés, portes intérieures en chêne ouvragé avec bordures de pierres de taille, vitraux doublant les fenêtres ; architecture s’harmonisant avec les meubles qu’il avait achetés ou fait monter à Morlaix : lit à baldaquin, buffet breton, tables et chaises massives etc... Jusqu’à notre départ de Ker-Huella en 1913, mon père refusa [6] le courant électrique et le gaz, et je n’ai donc connu à Ker-Huella que les lampes à huile ou à pétrole. La « lampisterie » de la maison était impressionnante . Il y avait cependant quelques concessions au confort comme le calorifère à air chaud. Et puis ... le téléphone intérieur, représenté par un tuyau [7] acoustique entre la chambre des parents et celle des enfants à l’étage au-dessus. Ce tuyau servit surtout à quelques plaisanteries d’un goût douteux, dont la plus classique était ... en l’absence des parents, bien entendu ... de poster un jeune camarade ou cousin à l’étage inférieur et de déverser délicatement un verre d’eau dans l’appareil supérieur. La victime recevait ainsi intégralement le contenu du verre dans la bouche ou dans l’oreille . Ker-Huella était entourée d’un parc de 10 000 m2 environ avec potager, pelouses, bois, rochers, « maison des sauvages » (série de sapins plantés en rond) et passage « secret » permettant aux enfants de passer clandestinement et non sans risques d’ailleurs, du jardin de Ker-Huella à celui de Ker-Nevez. Ce dernier joignait à l’attrait du fruit défendu les dangers palpitants de rencontre dans l’ordre : du chien Poppy, de la chèvre Gwennick, du jardinier, de Monsieur et enfin de Madame Laurent. Nous avons gardé les plans de Ker-Huella que je reproduis sommairement ici. Des photos de 1907 et 1909 donnent quelques détails extérieurs et il existe aussi des photos de ma mère, prises en 1913 avant le départ de Ker-Huella et qui montrent les détails des cheminées sculptées. [3] Huelgoat est un bourg pittoresque à 28 km de Morlaix au centre d'une forêt coupée de gorges profondes où coulent des torrents entre des rochers immenses. Mon père construisait alors la ligne de chemin de fer joignant Morlaix à Carhaix, par Huelgoat et se prolongeant jusqu'à Resporden sur la côte sud. [4] Beig-Meil est une station balnéaire au sud du Finistère, près de Fouesnant à 20 km de Quimper. Il fallait joindre cette ville par Brest et prendre ensuite la diligence, ou traverser en voiture toute la Bretagne du nord au sud. [5] Son sabre d'officier d'infanterie fut celui de René quand il fut nommé officier en 1916 puis le mien en 1924. [6] Mr Laurent, à Ker-Nevez, fit mettre l'électricité. Il y eut un court-circuit et un incendie très important. Mon père triompha ! [7] Mon père avait adopté le même système dans les bureaux des Chemins de fer Économiques. Il avait ainsi à portée de la main une forte batterie de tuyaux terminés par des bouchons-sifflets.
Mes parents firent en juin et juillet les voyages habituels à Paris, avec séjour chez les Petit-Bergonz, puis à Vouvray. Laissant quelques jours ma mère à Vaufuget mon père alla à Lourdes avec ma grand-mère Veilhan. Ker-Huella était terminé au retour des vacances et mes parents s'y installèrent. Je naquis le 21 septembre 1901. M. Laurent fut mon parrain et les carnets de croquis se couvrirent de nouveaux dessins représentant les trois enfants. L’année fut attristée par la mort de Maurice Vachon, mari de la sœur de ma mère, Jeanne. Après l’enterrement à Lyon, ma tante Jeanne vint s’installer à Saint-Brieuc, 53 rue du docteur Rochard avec ses 6 enfants. Mon grand-père Barba suivit sa fille
et occupa une maison voisine au 28 Bd Gambetta. Il se consacra à l’instruction
de ses petits enfants.
Le 3 juin 1902, eut lieu à Morlaix l'inauguration solennelle des nouvelles lignes de chemin de fer du Réseau Breton. Ma mère dessina les menus du banquet, présidé, je crois, par le Général André, alors ministre. En octobre, mes parents firent un séjour
à Èze auprès des Petit-Bergonz.
Mon frère Alain naquit le dimanche 20 septembre 1903 à Ker-Huella, dans le lit à baldaquin comme tous ses frères. Les naissances étaient présidées par le docteur Prouff, médecin des chemins de fer Économiques et qui était devenu un ami de la famille. Après la naissance d’Alain,
une nouvelle série de dessins surgit naturellement sur les carnets de
croquis.
Pendant l’été, nous allâmes tous à Vouvray, comme chaque année, puis au mois d’octobre, à Roscoff sur la côte, près de Morlaix, dans une villa louée en commun avec le ménage Laurent qu’accompagnait leur fille Suzanne. Il y eut une de ces effroyables tempêtes
bretonnes durant plusieurs jours et la villa battue par le vent et les rafales
de pluie semblait en pleine mer. Bien que n’ayant que 3 ans, j’ai
gardé un très net souvenir de ce séjour, qui, agrémenté
ensuite par les coqueluches des enfants, ne dut pas être de tout repos
pour les parents.
Mon père fut envoyé par sa société en Amérique (USA) à un congrès mondial des Chemins de fer. Il parcourut ensuite plusieurs États des États-Unis et une partie du Mexique. A cette époque, un voyage en Amérique était un événement. Les traversées eurent lieu sur le paquebot Touraine. Comme les américains ne voyaient pas beaucoup de Français, mon père fut particulièrement fêté au cours de ce voyage qui devint, dans les années suivantes une mine inépuisable de récits (au même titre que les farces faites à l’École Centrale, qui nous amusaient tant !). La situation financière de mes parents s’était beaucoup améliorée depuis leur mariage, puisque leurs ressources avaient presque doublé, atteignant 29 000 F en 1905. Mon père avait alors 42 ans, ma mère 34,
René 7 ans, Yves 6, Pol 4 et Alain 2 ans.
Le 8 septembre 1906 fut le jour de naissance de Max qui mourut le 8 octobre après 8 jours de maladie.Je revois très bien l'angoisse de la maison, une nouvelle nourrice appelée en hâte, les domestiques parlant à voix basse et la figure calme du bébé mort, couché dans son berceau près du lit à baldaquin dans la chambre des parents – comme je revois l’enterrement au cimetière de St Martin où Max fut enseveli à côté de son frère Raymond [8], au bord d’une allée sablée, bordée de buis, comme dans un jardin de curé . Cette année 1906, eurent lieu les « Inventaires
» des biens de l’église, à la suite de la loi de 1905
édictant la séparation de l’Église et de l’État.
Mes parents, comme tous les catholiques de France, en parlaient sans cesse et
à chaque repas, mon père vitupérait contre ce « sale
gouvernement ». [8] Ma mère peignit un petit tableau où Raymond et Max montaient au ciel comme deux anges et ce tableau demeura à son chevet jusqu'à sa mort. [9] Ce n'est pas une image. Les "'maîtres" avaient en main une canne d'osier de 2 m au moins, qui permettait d'atteindre les élèves les plus éloignés.
Bien entendu la vache préférait le potager à la pelouse et quand elle se sentait un peu oubliée, elle arrachait son piquet et galopait, traînant chaîne et piquet, jusqu’au potager où les choux et les salades faisaient ses délices. Des poursuites épiques avaient lieu entre Jean et Pen-Du qui affolée se réfugia un jour dans Ker-Huella. Je vois encore la scène dans le vestibule, la vache soufflant, tête contre le mur, Jean soufflant lui aussi, pieds nus et sabots en mains, et moi, terrifié, collé contre une porte ! Le plus ennuyeux est que la vache ne donnait pas de lait, bon ou mauvais et finalement, mon père, dégoûté de l’élevage, vendit Pen-Du. Mais l’étable où se firent ensuite quelques élevages de lapins, perpétua cette époque mémorable. En septembre, visite des cousins Michon et de leurs quatre
enfants.
A la fin de l’année 1907 et en janvier 1908, une congestion pulmonaire me tint longtemps au lit. Pour hâter ma guérison, mes parents firent le vœu d’aller à Lourdes. En mars, toute la famille partit donc à Lourdes. Mon père avait fait lui-même, pour chaque enfant, un sac alpin adapté à sa taille. Mon père, qui voyageait très souvent, était pourtant l’homme le plus agité du monde en voyage. Il faut dire que prendre alors le train avec 4 enfants n’était pas une petite affaire. Il y avait de nombreux changements de train. Les voitures n’avaient pas de couloirs. On se déplaçait avec le « pot pliant » en caoutchouc. Il y avait toujours un enfant, ou la nourrice, ou la femme de chambre qui avait mal au cœur. Pas question de manger autrement qu’avec des provisions ce qui entraînait le port d’une cantine complète. Hanté par la crainte de perdre un enfant ou une valise, à tout embarquement, débarquement, changement de train, mon père comptait humains et paquets à haute voix.
Vaufuget nous accueillit comme d'habitude en septembre.
Le voyage durait toute la journée avec changement de train au Mans. Au
soir nous débarquions à Tours. Là, un omnibus à
deux chevaux nous attendait et nous menait dans la nuit à Vouvray (11
km) puis à Vaufuget au haut de la côte. Dans la voiture brinquebalante
et obscure, nous dormions à moitié, et c'est tout engourdis que
nous embrassions grand-mère Veilhan, (mémé) qui nous attendait
sur le perron en toilette de nuit et bonnet de dentelles, encadrée par
tante Marie-Louise et Geneviève soulevant des lampes. Tout de suite,
l'odeur de la vieille maison blanche, odeur de pierre tendre de Touraine et
de fruits, nous imprégnait si fort qu'il me suffit encore de fermer les
yeux pour la retrouver. [10] Rethel se trouve en Lorraine, près de Sierck-les-Bains à 18 km au NE de Thionville et à 5 km de la frontière allemande et luxembourgeoise. Là vivaient les " cousines de Rethel " Lucie et Marie Barba, filles d'Adolphe, oncle de mon grand-père Barba. Adolphe Barba mourut en 1886 et sa femme en 1908. Je pense donc que c'est à son enterrement qu'allèrent mes parents. Après la mort de leur mère les cousines murèrent sa chambre, avec tous les meubles, vêtements, bibelots etc... Marie Barba mourut en 1919 et Lucie en 1934. On démura alors la chambre et ce fut vraiment une évocation du passé !
Le mariage eut lieu à Paris le 18 janvier 1910 et mes parents y assistèrent. En septembre, toute la famille, plus une domestique, partit
pour la Suisse. Il plût sans arrêt à Lungern, Thun, Berne,
et les enfants étaient intenables dans les hôtels. René et Yves furent mis pensionnaires à St Charles à Saint-Brieuc. Alain fut confié à sa grand-mère à Vaufuget et je restai seul à Ker-Huella avec mon père. C’est de cette époque que date le début de la correspondance régulière de ma mère avec chacun de ses enfants, correspondance qui va durer plus de 40 ans.
En janvier, mars et mai, mon père se rend à
Montreux. Pendant ces voyages, Madame Laurent me recueillait et en profitait
pour me décrasser à fond.
Froyennes devint une source de voyages et mon père
alla passer les jours gras du 17 au 22 février avec René à
Bruxelles et Anvers. Le 20 avril mon père est à Paris et assiste au baptême de Raymond Barba (fils de Marcel), son filleul. En juin, Alain et sa mère vont à Paris pour
des consultations médicales concernant Alain, après avoir vu un
spécialiste de Brest. Le 18 juillet, c’est le retour de René pour les grandes vacances. Au mois d’août, Ker-Huella reçoit ma grand-mère Veilhan, tante Marie-Louise et sa fille Geneviève qui viennent de séjourner à St Quai-Portrieux. Du 28 août au 14 septembre, pendant que le reste de la famille est à Vaufuget, mon père fait avec Yves un parcours en Suisse, sac au dos. Le 24 septembre, René rejoint Froyennes et dès
le 12 octobre mon père y passe et pousse jusqu’à Liège. Ce fut une année de continuels déplacements
dont il ne reste comme illustrations qu’un dessin fait à Vaufuget
le 19 septembre, au retour du voyage de Suisse. Mon père est en costume
de voyage c’est-à-dire de « montagne », veste ample,
culotte serrée au dessous des genoux, bas de laine, chapeau de feutre
avec un bord relevé. Il devait faire une certaine impression sur les
braves tourangeaux de Vouvray.
L’année 1913 fut presque aussi mouvementée. En mars, en effet, mon père va à Paris, Froyennes, Liège, Namur. Un mois après, ma mère est à Paris du 15 au 19 avril. Le 10 juin, Alain subit une petite opération à Brest. Le 25 juillet, René revient de Froyennes pour les
grandes vacances. Sitôt les voyageurs revenus à Morlaix, toute la famille part pour Vaufuget et y termine le mois de septembre. En octobre, les trois frères : René, Yves et Pol se retrouvent pensionnaires à St Charles qui avait daigné accorder son pardon à René. Il est à remarquer qu’il y avait à Morlaix un collège d’État où nous aurions pu suivre nos études. Mais à l’époque, il n’était pas question pour une famille catholique en Bretagne de mettre ses enfants ailleurs que dans une institution religieuse (jusqu’à 13 ans, je croyais que les élèves des lycées et collèges d’État étaient excommuniés !) Alain était demeuré près de Vouvray au pensionnat de Noirmoutier. Mes parents n’avaient donc plus à Ker-Huella que Jo qui suivait le « petit cours » de Morlaix et les leçons de Mlle Riou. En cette année 1913, mon père fut nommé chef d'exploitation du Réseau des Chemins de Fer Économiques du Centre, à Moulins. Je ne sais ce qui a motivé cette mutation présentée comme un avancement (mais les appointements ne furent pas augmentés en fait). Mes parents ne durent pas accepter de gaieté de cœur de quitter Morlaix malgré la séparation qu’entraînaient les études des enfants. Quoiqu’il en soit, du 7 au 22 novembre ils partent avec Jo à Paris, Moulins, Vouvray et commencent, en rentrant, les préparatifs du déménagement. Ici finit la période bretonne de la famille. Ce
fut, malgré les deuils, sans nul doute une période heureuse, bien
que le sens de ce bonheur prend plus de relief avec le recul des années.
Mes parents avaient vécu, depuis leur mariage, une vie large dans cette
petite ville au fond d’une province lointaine et encore arriérée.
Mais cela n’avait pas été une vie morne et routinière
! La petite ville de Morlaix, étagée aux bords
de sa rivière n’était pas une ville morte sous le «
crachin » habituel. Une société bourgeoise et travailleuse
: architectes, avocats, notaires, médecins, ingénieurs, cohabitait
avec une société aristocratique où le non-travail était
une tradition, de telle sorte qu’elle achevait de se ruiner en essayant
de « paraître » encore. Mes parents avaient des amis dans
les deux clans. Les réunions étaient nombreuses et c’était
une époque où les repas entre amis avaient des menus qui nous
étonnent et où les convives paraissaient en habit et robe du soir.
Les Huet, Laurent, Prouff, Le Hire, de Lélée, Boulet... formaient
avec mes parents un groupe très gai. D’autres amis, comme les Dulong
de Rosnay se voyaient moins souvent mais leur fidélité était
aussi profonde. [11] Les voyages en France et même à l'étranger étaient facilités par les ' permis " très largement octroyés par les Compagnies de Chemins de Fer, gratuits la plupart. |