Généalogie VEILHAN

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Famille Veilhan - Ancêtres - André Veilhan (1863-1953)

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André Veilhan & Gabrielle Barba
- La période de Moulins – 1914 à 1919 -

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Tout le texte qui suit est issu du livre de Pol Veilhan sur la vie de ses parents :



1914

Le déménagement de Ker-Huella eut lieu le 2 février 1914. Nous allions habiter l'immeuble de la Société des Chemins de Fer Économiques au 28 rue de Refembre à Moulins.
C'était une grande maison à 2 étages : au rez-de-chaussée se trouvaient les bureaux et nous occupions les étages. Un assez grand jardin se trouvait derrière la maison qui, dans une aile, comportait le logement du concierge-garçon de bureau et de sa femme.
Mes parents s'installèrent avec Jo... et le chien « Stop » qui tenait une grande place dans la vie des enfants, et aussi... de mon père qui avait toujours ce chien couché dans son bureau à ses pieds.
Les domestiques avaient été réduits à une cuisinière et une femme de chambre.

A Pâques, les 3 pensionnaires de St Charles vinrent passer leurs vacances dans la nouvelle maison jusqu’au 22 avril. Les parents les suivent à leur départ et sont à Morlaix du 27 avril au 1er mai.

Du 27 mai au 5 juin, ma grand-mère [1] vint à Moulins. Ce fut son dernier déplacement .

Les 17 et 24 juillet, retours successifs des 3 frères. René avait été reçu à la première partie de son baccalauréat à Rennes.

A cette époque les âges de la famille s'échelonnaient ainsi :

      • Père et Mère 51 et 43,
      • René 16, Yves 14 au 6 août,
      • Pol 13 au 21 septembre,
      • Alain 10 et Jo 6 ans.

Puis ce fut la guerre.

Mobilisé sur place, mon père fut naturellement accablé de travail à la mobilisation, une partie du personnel des bureaux étant parti à l’armée. René l’aida pendant plusieurs nuits.

L'été passa dans l'atmosphère d'angoisse et d'attente. La « prière du soir » dite en commun était particulièrement fervente.

Ma tante Jeanne Vachon avait quitté Saint-Brieuc pour s’installer à Lyon. Mon grand-père Barba s’était alors installé à Moulins, dans un appartement au 1er étage du 47 boulevard Ledru-Rollin. Il avait alors 74 ans et depuis la mort de sa femme en 1892 il avait conservé la même façon de s’habiller. Tout en noir, avec plastron de chemise empesé et nœud de cravate noué. Il venait chaque jour nous voir, le plus souvent à la fin du déjeuner.

Les enfants essayaient de se rendre utiles : René à l'infirmerie de la gare (c’était le moment où les blessés arrivaient, couchés sur la paille dans les wagons à bestiaux). Yves et Pol faisaient à bicyclette des courses pour les hôpitaux.

A la rentrée des classes en octobre, René repart à St Charles, Yves est à St Gilles, Pol au lycée (il ne croyait plus être excommunié...) et Jo dans des cours particuliers.

Mes parents organisent leur vie à Moulins, se faisant très vite des amis dont les enfants se lièrent avec leurs enfants : les Tiersonnier, Tréchot, Généraux. On faisait le dimanche quelques promenades à pied dans les environs, ou parfois plus lointaines en prenant le train. Ma mère me faisait étudier mon violon et accompagnait mes premiers morceaux. Le soir elle s’occupait des études des petits pendant que les grands allaient faire leurs devoirs chez grand-père qui les terrifiait quelque peu !

[1] A Moulins, il y avait l\'électricité. Mais ma grand-mère, à Vaufuget, ne connaissait que la bougie et la lampe à pétrole. On lui expliqua qu'à son chevet il y avait une " poire " et qu'il suffisait d'appuyer sur le bouton pour avoir de la lumière. Alors ma grand-mère demanda des allumettes pour allumer la bougie et trouver la poire ...

1915

Mon père va en Bretagne du 15 au 21 mai. Il loua Ker-Huella, malgré sa première intention de le conserver pour les vacances. Mais la guerre avait détruit ce projet. Ker-Huella fut loué jusqu’en 1923 et finalement vendu.

René revint de St Charles fin juin et est reçu à la 2e partie du Baccalauréat à Lyon. Il décide alors de s’engager. Mes parents firent tout leur possible pour le détourner de ce projet et René finit par s’enfuir de la maison pour essayer de partir à l’armée. Mes parents cédèrent alors, mais René était encore si enfant que plusieurs médecins militaires refusèrent de l’incorporer. C’est uniquement parce que mon père connaissait un major du 16e d’Infanterie que René fut pris « par faveur » à ce régiment à Montbrison.

Geneviève Rolland était venue en juin à Moulins et mon père avait emmené sa nièce dans une tournée de plusieurs jours sur ses lignes.
Au mois d’août toute la famille part à Vaufuget sauf mon père qui pendant toute la guerre ne prit guère de congé. Nous revînmes le 6 septembre à Moulins.

René, qui avait fait quelques courtes apparitions dans l’invraisemblable accoutrement militaire de l’arrière, qui accentuait encore sa jeunesse, avait été reçu au peloton préparant le concours d’Élève-Aspirant et envoyé à Montluçon. Mes parents allèrent le voir les 31 octobre et 1er novembre. Ma mère fit un crochet par Lyon pour voir sa sœur Jeanne et mon père alla à Celles-sur-Cher, plaider devant le juge de paix la cause d’Yves et de Pol, arrêtés en août par la gendarmerie comme espions et relâchés non sans mal mais avec deux ou trois procès-verbaux.

Ma mère est à Paris du 9 au 13 novembre pour un mariage Petiet et mon père lui succède les 16 et 17 novembre pour rencontrer ses amis Laurent.
Le 12 décembre, René est reçu à Clermont-Ferrand, élève-aspirant.

1916

En janvier, ma mère va à Lyon pour des consultations médicales concernant Alain et Jo.

Le 20 janvier, René, en permission, passe à Moulins et repart avec son père pour Paris. Il entre à l’école d’Aspirants de Joinville. Ma mère va le voir du 18 au 23 mars et mon père du 7 au 10 avril.

Les 22 et 23 avril, René va, en permission, à Vaufuget voir sa grand-mère, et mes parents avec Alain et Jo se joignent à lui.
Fin avril, René est nommé aspirant et, du 4 au 12 mai, il partage sa permission entre Paris et Moulins.

Le 12, toute la famille l’accompagne au train qui l’emmène au front. Engagé aussitôt à Verdun au bois de la Caillette, près du fort de Vaux, il put ramener à l’arrière, au moment de la relève, quelques débris de sa compagnie qu’il commandait, tous les gradés ayant été tués ou blessés. Il fut cité et reçut la Croix-de-Guerre.

Par signes convenus sur ses lettres, René nous avait donné sa destination : Verdun, dès qu’il la connut. Mais ensuite mes parents restèrent sans nouvelles de lui pendant 10 jours qui furent terribles pour leur attente angoissée. On le croyait mort quand sa lettre rassurante arriva.
En juillet mes parents vont à Montargis et ma mère à Vichy. Du 9 juillet au 26 août nous passons les vacances à Saint Just en Chevalet, à l’hôtel de la poste. Mon père ne venait que le dimanche.

Le 14 septembre nous sommes à Vaufuget. Mes parents sont du 21 au 24 à Paris et assistent au baptême de Marie-France Barba (fille de Marcel et filleule de ma mère).

Mon père va à Morlaix, revient à Vaufuget et nous regagnons Moulins.

René avait été nommé sous-lieutenant (à 18 ans) et après avoir fait quelques secteurs « calmes » dans les Vosges, était renvoyé à Verdun où il participait aux opérations de reprise du fort de Douaumont (24 octobre 1916). Blessé grièvement par un éclatement d’obus qui le projeta à plusieurs mètres en l’air, il fut transporté à l’hôpital de Martigny. Il n’avait pas de blessures apparentes mais avait subi une telle commotion que sa santé fut très ébranlée et qu’il conserva une grande gêne pour marcher.

Yvonne Veilhan - 5 mars 1911 par Gabrielle

Dès qu’il put envoyer un mot de Martigny, ma mère s’y rendit et passa auprès de lui les journées du 8 au 14 novembre.

Le 20 novembre, mas parents assistent au mariage de leur nièce Yvonne Veilhan (fille unique de Georges, frère de mon père) et de Louis Fère.

1917

René passa plusieurs mois dans les hôpitaux. En avril 1917, il était en traitement à Vichy et mes parents allèrent le voir alternativement les 19 et 22 avril et le 9 mai. Puis René est affecté au dépôt de son régiment à Montbrison et mes parents vont le voir les 26-28 juin.

Nous passons l’été dans une maison de campagne à Chapon, près de Thiers, jusqu’au 10 septembre. Notre tante Marcel Barba s’était jointe à nous avec ses 4 enfants et René put y venir passer une journée.

Du 15 au 21 septembre, mes parents sont à Morlaix avec René et assistent au mariage de Suzanne Laurent, fille de mon parrain, et de M. Dupont.

Les 14-16 octobre, mon père m’accompagne à Clermont-Ferrand pour l’oral de la 1e partie du baccalauréat (échec !).

René bouillait d’impatience à Montbrison, mais il avait été déclaré inapte à l’infanterie. Il demanda à passer dans l’artillerie et fut envoyé à l’École d’application de Fontainebleau. Mon père alla le voir les 4 et 5 décembre.

1918

 

Yves voulait s’engager comme l’avait fait René mais les médecins militaires le refusèrent à Clermont, Nevers et Grenoble où mon père et lui se présentèrent entre le 20 et le 27 janvier.

L’usine de munitions qui se trouvait dans la banlieue de Moulins sauta pendant une nuit entière (2-3 février). Aux premières explosions, toutes les vitres de la maison descendirent. Comme les explosions se succédaient sans interruption et que la maison était fortement secouée, mes parents décidèrent d’évacuer la famille à l’opposé de la ville chez les amis Tiersonnier. Notre odyssée n’a pas sa place dans ce récit, mais nous étions fort inquiets du sort de nos parents, car mon père, craignant la destruction de la maison, avait voulu rassembler les documents indispensables et la caisse des Chemins de Fer – et ma mère n’avait pas voulu le quitter. Notre inquiétude était telle que le Commandant Tiersonnier, alors en permission, prit Yves et moi sous sa coupe et que nous fîmes une reconnaissance jusqu’à la maison, à travers une ville vidée de ses habitants, dans les rues jonchés de débris et sous un ciel de feu, au rythme des explosions continues. La maison était vide, mes parents ayant évacué eux-mêmes dans je ne sais quelle direction. Le commandant Tiersonnier nous rassurait et récitait son chapelet avec le plus grand calme.

Au matin, nous retrouvions nos parents et il n’y eut plus qu’à nettoyer ! Nous vécûmes ensuite plusieurs mois avec des papiers huilés aux fenêtres, ce qui était une excellente préparation aux aventures de la guerre suivante !

Ma mère est à Paris du 25 février au 4 mars, et en juillet mon père m’accompagne à Clermont-Ferrand et fête mon succès au baccalauréat par un excellent dîner sur la place de Jaude.

Les 6 et 8 septembre, ma mère et Yves sont à Lyon pour une consultation médicale. Ils vont ensuite avec Jo à Vaufuget où Alain et moi étions déjà.
René, qui avait passé plusieurs mois au front dans l’artillerie de tranchées (crapouillots) fut désigné pour l’armée d’Orient et vint, en permission de départ, en septembre à Vaufuget où mon père arriva à cette occasion.

Dégats à Moulins - 1918

Ce fut la dernière fois que la famille se trouva réunie au complet et on prit une dernière photographie.

René partit pour Salonique d’où il fut envoyé en Serbie.

1918 fut l’année de la fin de la guerre et ... de la « grippe espagnole ». Je tombe très gravement malade et Geneviève Rolland est atteinte aussi en décembre. On doit la transporter à Blois et mes parents vont l’un après l’autre à Vouvray et à Blois en décembre 1918 et janvier 1919.

1919

Puis ma mère m’accompagna dans le Midi où je devais passer ma convalescence. Nous séjournâmes au Lavandou et à Cannes, fin janvier et février.
Ma mère me laisse au Golfe Juan et revient à Moulins. Mon père venait en effet d’être nommé Ingénieur en chef et affecté au siège social de sa société, à Paris.

Ainsi se termine la période de Moulins. Elle avait été entièrement sous le signe de la guerre et de ses inquiétudes, non encore terminées, pour René. Bien des membres de la famille proche avaient été tués ou blessés.

L’argent se dépréciait et mes parents n’avaient plus la même aisance qu’à Morlaix. Ils devaient commencer à se restreindre pour beaucoup de choses. Ils en souffraient certainement et assistaient aux bouleversements de leur ancien monde, sans pouvoir s’assimiler facilement dans le nouveau.

Le changement de situation de mon père allait poser des problèmes qui ne seraient pas résolus sans peines ni renoncements.

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