Généalogie VEILHAN

Accueil | Ajouter à vos Favoris | Mises à jour | Livre d'Or | Me contacter
Barba | Bonnafont | de Lélée | Pichelin | Géographie
Arbre Généalogie par Hérédis | Histoires d'ancêtres | Veilhan d'aujourd'hui | Géographie
Arbre Généalogie par Hérédis | Histoires d'ancêtres | Géographie
Généalogie | Histoire | Géographie | Informatique
subglobal5 link | subglobal5 link | subglobal5 link | subglobal5 link | subglobal5 link | subglobal5 link | subglobal5 link
subglobal6 link | subglobal6 link | subglobal6 link | subglobal6 link | subglobal6 link | subglobal6 link | subglobal6 link
subglobal7 link | subglobal7 link | subglobal7 link | subglobal7 link | subglobal7 link | subglobal7 link | subglobal7 link
subglobal8 link | subglobal8 link | subglobal8 link | subglobal8 link | subglobal8 link | subglobal8 link | subglobal8 link

Famille Veilhan - Ancêtres - André Veilhan (1863-1953)

Retour Accueil !

André Veilhan & Gabrielle Barba
- Les périodes de Versailles – 1926 à 1955 -

<--- Retour à la page André Veilhan

Période
précédente
Les périodes de Versailles  
1926 1927 1928 1930 1931 1933 1934
1937 1939 1941 1944 1945 1948 1949

Tout le texte qui suit est issu du livre de Pol Veilhan sur la vie de ses parents :

1926

En 1925, mes parents avaient décidé de construire une villa à Versailles pour y finir leurs jours. Yves avait suivi la construction de cette maison, dans le financement avait dû être rendu possible par la vente de Ker-Huella. Le 8 septembre 1926 mes parents déménagent une fois de plus et s'installe au N° 3 de la rue Jules Raulin. Je donne ci-joint des plans de la maison. Cette fois les meubles, y compris le lit à baldaquin, retrouvaient une aisance à laquelle ils n’étaient plus habitués depuis plus de douze ans !

J'avais été envoyé par ma Compagnie, à Saint-Aubin sur Mer diriger pendant l'été le petit service des Eaux. Mon père vint nous voir les 27, 28, 29 septembre.

Puis nous revenons à Versailles et, nommé à Arcachon, je pars avec Christiane, les deux enfants et ma mère au début de décembre. Mère reste quelques jours pour nous aider dans notre installation dans une petite villa sous les pins.

1927

En janvier, meurt à Morlaix mon parrain, M. Laurent, et mes parents assistent à l'enterrement de leur vieil ami. Ils séjournent à Morlaix du 18 au 23 janvier.

Alain était employé à Nantes à la biscuiterie Lefèvre-Utile. Il s'était fiancé à Versailles avec Marthe Partiot et, accompagnée par celle-ci, ma mère séjourne à Nantes du 25 février au 2 mars.

Du 17 au 20 avril, mon père et Yves sont à Château-Ponsac (à 21 km de Guéret dans la Haute-Vienne) invités par une cousine de la famille Veilhan, avec qui Yves avait renoué des relations au cours de ses recherches généalogiques.

Mon père assiste le 28 mai au mariage de Marie-France Louis aux Andelys.

Du 13 au 20 juin, il passe nous voir à Arcachon puis se rend à Bilbao.

Le 4 octobre, a lieu à Neuilly, le mariage d'Alain.

Au cours de cette année 1927, mon père avait quitté la «S.A.D.E. » et étais entré à la « Régie des Chemins de fer » qui lui offrait des appointements doubles. Il avait alors 64 ans et était en pleine forme physique intellectuelle, mais il trouvait pénible la vie de « banlieusard », restant déjeuner à Paris et rentrant à 8 heures du soir.

En novembre 1927 je suis nommé à Perros-Guirec et nous nous installons dans la maison de la Cie Gle des Eaux.

1928

Fin janvier, mon père se rend à Nantes aux obsèques de M. Ecomard, puis à Vaufuget.

En février naît Patrick.

Du 18 avril au 15 mai, ma mère et Yves vont à Dinard puis à Perros où nous les recevons. Puis du 26 au 29 mai, c'est mon père qui passa Vaufuget et du 1er au 12 août qui séjourne dans notre maison de Perros.

Les 6-7 septembre, ma mère est à Lisieux et du 19 au 21 septembre à Galmont chez les Dufresne. Enfin, du 12 au 15 décembre elle est à Perros.

On voit que mes parents voyageaient encore beaucoup !

1929

En mai, ma mère tombe d'un escabeau dans la maison de Versailles, se casse le nez et a de nombreuses coupures et contusions. Il lui faut plusieurs semaines pour se remettre, mais le 24 juin, elle peut venir faire un séjour à Perros.

Jo avait été reçu à son examen de préparation militaire supérieure et, en novembre, il entrait à Saint-Cyr. Mes parents demeuraient donc seuls avec Yves dans la maison de Versailles.

En novembre mourait Marie-René Barba, belle-sœur de ma mère.

1930

Jo sortait sous-lieutenant de Saint-Cyr en avril et était affecté au Tirailleurs sénégalais à Toulon. Mes parents vont le voir en juin.

Le 6 août, Sabine naissait à Perros et ma mère accourait aussitôt. C'était son sixième petit enfant avec Francis et Chantal Alain Veilhan.

Je suis obligé de quitter Perros pour raisons de santé et d’aller me reposer en novembre. J'arrive à Versailles en novembre avec toute ma famille et part ensuite en auto avec mon père et Yves pour Juan-les-Pins où m'héberge ma vieille amie la marquise de la Soudière.

Je trouve ensuite une petite villa à louer à Golfe-Juan et ma mère accompagne Christiane et ses 4 enfants dans leur voyage jusqu'à cette maison, « Lou Miradou », au chemin de la Gabelle ; elle reste quelques jours et regagne Versailles.

Jo est démobilisé et revient habiter avec ses parents. Il suit l'École des Arts Décoratifs tout en professant à Sainte-Croix de Neuilly.

1931

En février eurent lieu les fiançailles d'Yves et d’Annie Samson. Le mariage eut lieu à Angers dans une ambiance particulièrement joyeuse à laquelle mon père participa grandement.

1932

J'avais été nommé en mars à Toulon, à la S.A.D.E. et j'avais réussi avec beaucoup de mal à me loger Route du Cap Brun dans la villa des « Chimères » (avenue du Dr Amouretti). Mes parents vinrent y faire un séjour du 11 au 28 juillet et nous fîmes plusieurs excursions en auto.

En août, mes parents passèrent trois jours chez leurs amis Borne à la Ferté-sous-Jouarre. Du 25 au 27 août mon père est aux Andelys, et du 27 au 30 septembre il revient au Chimères.

Jo ayant été nommé professeur à l'École d’Architecture de Grenoble prit son service fin 1932 et mes parents demeurèrent ainsi seuls à Versailles.

1933

En janvier je tombe gravement malade à Toulon, puis c'est le tour de Christiane, des enfants et de la gouvernante anglaise. Ma mère vient à notre secours le 11 janvier. Elle tombe aussitôt malade à son tour et mon père arrive le 18. Il part le 23, la situation étant rétablie sauf pour ma mère qui a besoin d'un assez long repos et reste aux Chimères. Mon père ira la chercher en février (10-15). À peine de retour à Versailles, ma mère est atteinte d'une phlébite et doit rester immobilisée pendant tout le mois de mars.

Jo se fiance à Grenoble en mars avec Ninon Pla et mon père se rendit auprès de lui.
Le mariage eut lieu le 15 juillet à Grenoble. Mes parents partent de Versailles le 11, assistent au mariage et joignent Nice par le car, le 18. Ils séjournent à Monaco (où j'avais été nommé par la Cie Gle des Eaux) jusqu'au 26. Ils passent alors trois jours à Sospel, s'arrêtant le 30 à Toulon et sont le lendemain à Versailles. Puis du 4 au 13 août ils séjournent chez les Borne à la Ferté-sous-Jouarre.

Mon père continuait à travailler à la Régie des Chemins de fer. Mais sa situation financière devenait de plus en plus difficile, par suite surtout de la non réévaluation de sa retraite des Chemins de fer en période de pleine dévaluation.

Mes parents sont obligés de renoncer à leur maison de la rue Jules Raulin et de la donner en location. Ils s'installent alors dans un petit appartement en location, au 7 de l'avenue de Paris où ils demeurèrent jusqu'à leur mort.
Il s'agissait d'un rez-de-chaussée assez sombre dans une maison ancienne de confort rudimentaire. De plus, mes parents voulurent conserver tous leurs meubles, de telle sorte que ce fut un entassement, laissant bien peu de place pour circuler.
Le seul avantage, par rapport à la rue Jules Raulin, consistait dans la réduction du nombre de pièces toutes de même niveau. Mes parents qui avaient dû réduire l'aide domestique à une femme de ménage, se fatigueraient moins ainsi.

1934

L'installation eut lieu le 1er avril. C'était le 7e déménagement en vingt ans.

Le 28 septembre naît à Grenoble Nicole Veilhan et mes parents se rendent au baptême le 14 octobre. Ils partent le 20 pour Toulon et Monaco et sont de retour à Versailles le 7 novembre.

Ils vont passer les fêtes de Noël avec les Jo à Grenoble, revenant à Versailles le 29 décembre.

1935

Cette année-là, en mai, mes parents vont à Nantes chez les Ménager (beau-frère de Louise Binet) à l'occasion des fiançailles d’Annie Bonnafont et de Stany Cliquot de Mentque.

Le 11 mars, survenait le décès de René Barba, frère de ma mère.

En juillet, mes parents sont à Nantes chez les Ménager, puis à Sion chez les Partiot et assistent aux environs de Nantes au mariage d’Annie Bonnafont. C'est à ce mariage que les fermiers rassemblés, crient « Vive not’Maître », « Vive le Roi » dans la pure tradition vendéenne !

J'avais été muté de Monaco à Nice et les difficultés de logements étaient toujours grandes. Mes parents songeaient aussi à avoir à Nice une petite installation où ils passeraient l'hiver. C'est ainsi qu'après beaucoup de plans et de projets de construction, je finis par acheter « Lou Miradou », grâce à l'aide de M. Borne qui, spontanément, voulu nous faciliter cette installation. La maison était assez grande pour que tout le 2° étage puisse être réservé à mes parents et qu'ils puissent y vivre de façon indépendante. Il y avait pas mal de réparations à effectuer et mon père vint en discuter en août 1936.
M. Borne mourut en octobre 1936 et ce fut pour mon père un très grand chagrin.

Fin 1936, mon père quitta sa situation. Il avait alors 73 ans.

1937

Les travaux se terminent et mes parents peuvent venir à Nice dans leur nouvelle installation au mois de mars. Ils firent venir le trop-plein des meubles de Versailles. Ils regagnèrent Versailles en juin, après s'être arrêtés à Lyon chez les Jo (Jo avait quitté Grenoble en 1935 pour Lyon où il était professeur de dessin au lycée).

En juillet, les parents sont au Pouliguen avec Anny et ses enfants.

En décembre, ils prennent leurs quartiers d'hiver à Lou Miradou.

1938

Mes parents ont maintenant 14 petits-enfants et ma mère s’intéresse à eux dans les plus petits détails.

Ils séjournent à Nice jusqu'en juin et rentrent à Versailles par le car en s'arrêtant à Lyon chez Jo.

Ma tante Marie-Louise Rolland, sœur de mon père, meurt à 74 ans à Vaufuget, en septembre et mes parents vont à ses obsèques à Vouvray.

Au moment des menaces de guerre, apaisées à Munich, mes parents reviennent à Vaufuget avec Marc Veilhan (fils d'Alain) et rentrent à Versailles en octobre. Ici s'arrêtent les quelques notes prises par mon père et je n'ai plus, pour me guider dans les années à venir, que les lettres de mes parents et mes souvenirs personnels.

1939

Mes parents arrivent à Nice par le car en mars. La situation internationale devenant de plus en plus tendue, mes parents quittent Nice le 20 avril pour Nantes, emmenant Michel et Patrick qui rejoignirent ensuite leurs grands-parents de Lélée à Morlaix.

En juillet, mes parents vont à Lyon auprès des Jo.

À Versailles, Martine Perdriel, devenu Martine Mackensie par son mariage, faisait de mon père un buste remarquablement ressemblant.
En août c'est la mobilisation. Jo et Pol partent aux Armées. Mes parents viennent passer l'hiver à Miradou, puisque l’Italie n’est pas entrée en guerre.

1940>

Ils assistent à la naissance de Jean-Claude en février.

Lors des événements militaires de mai, mes parents reviennent à Versailles. Mais les troupes allemandes approchent et mes parents vont à Niort dans une maison louée par les Partiot, au 2 rue de la gare. Les Allemands atteignent Niort en juillet et la maison est réquisitionnée par un général et son État-Major. Mes parents sont mis à la rue et dans cette ville archi bondée de troupes et de réfugiés, ils auraient sans doute couché dehors sans la bonté du 1er adjoint de la ville qui leur donna une chambre chez lui.

Le 20 juillet, ils parviennent à rentrer à Versailles.

1941-42

La France est divisée en deux zones : libre et occupée et on ne pouvait communiquer de l'une à l'autre que par des cartes. En 1941, ces cartes mettaient une vingtaine de jours pour arriver à destination. En 1942, le délai se réduisit (!) à dix jours. Il semble d'après ces cartes que mes parents n'aient pas bougé de Versailles pendant ces deux années.

Ils souffraient beaucoup des restrictions de toutes sortes et la pénurie alimentaire allait avoir une influence néfaste sur la santé de ma mère. Ils avaient heureusement le voisinage d'Alain et de sa famille.

1943

A partir de mars 1943, on put correspondre par lettre. Cette année-là commencèrent les bombardements importants de la banlieue de Paris et en France. Je ne puis citer tous les bombardements de Versailles racontés par mes parents ; les plus importants sont ceux du 8 avril visant Billancourt et ceux de juillet sur Villacoublay, Buc, Clamart. En juillet 1943, je parviens à aller à Paris et à passer la journée du 14 à Versailles. Je trouve mes parents très changés et vieillis.

Le 31 décembre, ils assistent à Paris au mariage de leur petit-neveu Charles Martin, au milieu d'alertes répétées.

L’hiver est très dur pour mes parents avec les restrictions de chauffage que rendait encore plus sensible la sous-alimentation.

1944

Et en janvier, ma mère a une forte bronchite. Son état s'aggrave continuellement à partir de ce moment. En février, Versailles subit de violents bombardements. Ma mère souffre de plus en plus : sciatique, névrite, décalcification de la colonne vertébrale. Elle ne peut plus rester debout longtemps. Elle est voûtée et déformée. Le mal qui l'avait atteint à 14 ans se reproduit soixante ans plus tard et ne peut plus être guéri.

On essaye cependant un traitement par rayons X. Mais il faut aller à la clinique et il n’y a plus de voitures ni de taxis. Mon père achète une remorque pour bicyclette et avec l'aide de sa belle-fille Marthe, il pousse et tire la remorque sur les mauvais pavés de Versailles, avec ma mère assise dedans. (Mon père avait plus de 80 ans à cette époque !)

En mai, ma mère signale les bombardements répétés des environs de Versailles.

Francis (fils d'Alain) est revenu au Chesnay auprès de ses parents. Il attelle sa bicyclette à la remorque et peut ainsi conduire sa grand-mère à la clinique.

En juin, les bombardements redoublent aux approches de Versailles, les routes sont mitraillées, le ravitaillement est à peu près nul... Mes parents émigrent le 15 juin chez Alain au Chesnay.

Ils peuvent encore avoir des nouvelles de leurs autres enfants, le courrier arrivant à passer mais avec de très longs délais.
Ils partagent avec les Alain tous les événements, alertes, bombardements, famine... jusqu'à la libération de Versailles et de Paris. Le courrier est alors totalement arrêté.

Le 9 septembre mes parents reviennent avenue de Paris (ma mère est pratiquement toujours allongée).

Le courrier reprend un peu sous forme de cartes. Une carte du 8 août que je leur ai envoyée de Nice, leur parvient le 11 octobre ! Le merveilleux c’est qu'elle soit arrivée ! De leur côté, mes parents avaient pu me donner de leurs nouvelles en confiant une lettre à un voyageur. J'arrive à gagner Versailles en octobre et fait avec mes parents le point de tous les événements dans toute la famille. Chacun avait souffert mais il n’y avait eu ni mort ni blessé !

1945

En janvier ma mère a une bronchite. Le ravitaillement est encore plus réduit que sous l'occupation et la faim et le froid éprouve mes parents.

En février, mère va un peu mieux, mais elle demeure toujours couchée. On lui a installé un petit lit devant la fenêtre de sa chambre. Elle peut ainsi voir le mouvement de l'avenue et recevoir les rares rayons de soleil de cet hiver rigoureux.

Elle reçoit la visite de sa vieille amie, Mme de Lélée avec deux de ses enfants : Geneviève et Melaine. Ce sera la dernière visite de ma belle-mère qui meurt à Morlaix en mai.

Le courrier passe maintenant régulièrement, tout en étant fort long à parvenir. Ma mère s'inquiète toujours de ses enfants et petits-enfants.

1946

Mon père commence à avoir des troubles de la vue. Il est obligé de lire avec une loupe.

Le ravitaillement s'améliore tout de même et mes parents vont mieux avec la fin de l'hiver et... ils partent en voyage.

En juillet, ils sont aux Tranchandières, près d'Angers, chez Yves. De là, en septembre, mon père vient à Nice assister au mariage d’Aliette. Le 28 septembre il est à Grenoble chez les Jo. Le 30 il est à Versailles. Il arrive aux Tranchandières et regagne Versailles avec ma mère le 10 octobre.

Mes parents continuent à écrire régulièrement à leurs enfants, les tenant au courant de toutes les petites nouvelles de la famille. Cependant la fréquence des lettres diminue et l'écriture de ma mère tremble un peu. L'hiver les éprouve et les grippes sont nombreuses. En mars, ma mère est très malade avec menace d’urémie. Elle demande l'extrême-onction, mais on ne la trouve pas assez en danger pour accéder à sa demande.

Bien que fort malade encore, ma mère veut célébrer le cinquantenaire de son mariage (23 mars 1897). Elle ne peut évidemment assister à la messe, dite à cette intention dans une chapelle du voisinage, mais elle se recueille dans la prière :
« Nous voulons, en ce jour, ô mon Dieu, vous rendre grâce pour ces 50 ans d'union complète que vous avez bien voulu, nous donner.
Nous vous consacrons une fois de plus notre foyer, notre famille, les présents comme les absents et ceux qui viendront après nous.
Nous rappelons le souvenir de nos chers morts que nous sentons encore avec nous, et nous vous demandons que nos âmes montent de plus en plus vers Vous pendant le temps que nous avons encore à passer ici-bas. »

Le dimanche 30 mars, pour les Rameaux, mes frères, belles-sœurs, se réunissent autour de mes parents et fêtent cet anniversaire.

Le 27 juillet, mes parents partent aux Tranchandières et y séjournent tout l’été auprès des Yves. Il semble que ma mère aille mieux. Elle peut marcher un peu, aller à la chapelle voisine...

Mon père, lui, ne peut rester en place. Il va plusieurs fois à Versailles régler des petites questions matérielles qui l'agitent beaucoup.

Le 10 octobre, mes parents s'installent à Angers, rue Tarin, dans la maison des Yves. Mon père, parti en novembre à Versailles, y demeure bloqué quinze jours par suite des grèves.

Mes parents passent les fêtes de Noël à Angers.

1948

Ils rejoignent Versailles le 4 janvier et ma mère supporte bien le voyage. Mais le médecin lui ordonne de rester couchée le plus souvent possible pour arrêter la décalcification dont elle souffre. Elle s'étend dans la journée sur son petit lit devant la fenêtre, se lève quelques minutes d'heure en heure, s'assied dans le grand fauteuil, toujours devant la fenêtre quand il fait beau. Elle pense sans cesse à ses enfants et petits-enfants. Elle écrit régulièrement.

Mon père se rend encore parfois à Paris pour des mariages. En mai, il va à Angers avec sa petite-fille Chantal, pour la première communion de Gérard.

Le 12 août, mes parents partent aux Tranchandières, mais ils se plaignent de leur fatigue. Jo peut passer les voir et leur présenter son fils Guy qu'ils n'avaient jamais vu (Guy avait huit ans).

Le 27 août mon père va à Sion, emmené par M. et Mme Partiot.

Mes parents reviennent à Versailles le 3 octobre et sont tout heureux de reprendre leurs habitudes. Ma mère s'allonge le plus possible, mais arrive encore à préparer les repas. Mon père fait les courses et pousse même quelquefois jusqu'au « Grand Marché ».

1949

Mon père est très malade en mai. Tous ses enfants peuvent se rendre à son chevet. Les médecins le considèrent comme perdu. Mais leur patient a une vitalité extraordinaire et au bout de huit jours, après avoir été au seuil de la mort, mon père accueillit un matin son docteur avec un sourire ironique et lui annonça sa résurrection.

Ce fut pourtant une nette coupure dans son état et il ne parvint plus à reprendre son activité habituelle.

Je n'ai plus désormais la possibilité de transcrire des souvenirs détaillés car mes parents cessèrent pratiquement d’écrire. Mon frère Alain avec sa famille assista mes parents jusqu'à leur mort. À chacun de mes voyages je les trouvais davantage affaiblis. Leurs forces déclinaient mais ils gardaient une lucidité totale.

Mon père mourut le 27 avril 1953 et ma mère vécut encore jusqu'au 17 novembre 1955, supportant avec sa foi merveilleuse des souffrances toujours accrues.

Ils reposent au cimetière Montparnasse à côté de leur fils René.

J'ai voulu écrire ces Notes pour que leur souvenir demeure au-delà de mes propres souvenirs et je demande à mes enfants de songer parfois à ces grands-parents qui avaient pour eux, dans leur cœur, une tendresse infinie.

Pol Veilhan

<--- Retour à la page André Veilhan

Plan du site | Confidentialité & Utilisation des données de ce site | ©2007 Olivier V. |