André Veilhan & Gabrielle
Barba
- La période de Suresnes – 1922 à 1926 -
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Tout le texte qui suit est issu du livre de Pol Veilhan sur la vie de ses parents :
La villa de Suresnes, dont je donne de souvenir le plan ci-joint, se trouvait sur le coteau de Suresnes. Il y avait une vue superbe sur les rives de la Seine, le bois de Boulogne et Paris dans le lointain. Un petit jardinet la séparait de la gare qu'elle dominait. Mais à cette époque les locomotives étaient à charbon, et dans le sens vers Paris, s'arrêtaient exactement sous nos fenêtres. D’où en dehors du bruit, pas mal de fumée ! À Suresnes, comme à Neuilly, mes parents n'avaient plus qu'une « bonne à tout faire ». Du 14 au 16 août, toute la famille se rend à La Neuville-en-Hez [1], dans la propriété de mon oncle Marcel Barba. Les 29 et 30 septembre, mon père m'accompagne au Prémériet [2] où eurent lieu mes fiançailles officielles avec Christiane de Lélée.
Au début d’octobre, ayant le diplôme de l'École Spéciale de Mécanique et d'Électricité, j'entre à l’Institut Électrotechnique de Grenoble et suis les cours à partir du 1er novembre. Mes parents reçoivent Christiane
à Suresnes du 17 décembre au 18 janvier 1923. [1] La Neuville-en-Hez (Oise), à mi-chemin entre Clermont et Beauvais, et en bordure de la forêt de Hez. La propriété avait été pillée en 1914 par les Allemands puis par les ... Français. [2] Le Prémériet, dans la commune de Port-St-Père (Loire inférieure devenue Loire Atlantique) appartenait à la famille Pichelin de Nantes. Divisée entre de nombreux héritiers dont les de Lélée, la propriété fut finalement reprise par un membre de la famille : Annette de Winter.
Mon père ne s'entendait guère avec la direction de la Société des Chemins de Fer Économiques. Il avait 60 ans, c'est-à-dire l'âge où il pouvait prendre sa retraite. Mais ses ennuis financiers l'obligeaient à continuer un travail. Il quitta sa Société et entra à la Société Auxiliaire des Distributions d'Eaux (S.A.D.E.), filiale de la Compagnie Générale des Eaux où mon Oncle Georges était Ingénieur Conseil. Du 13 au 18 mars, mes parents vont à Reims, Verdun, Thionville et Rethel. Père retourne à Verdun du 14 au 18 avril avec Jo et un ami de celui-ci. Ils visitent les champs de bataille de Vaux et Douaumont où René avait combattu. À Moulins, mon grand-père qui avait 83 ans était devenu presque aveugle et c'était une grande épreuve pour ce lecteur passionné. Il se mit à apprendre le « braille ». Ma mère alla le voir en mai, pendant que mon père se rendait à Vaufuget. Mes parents se résignèrent à vendre Ker-Huella dont la location ne couvrait plus les frais d'entretien. En août, je reviens passer les vacances à Suresnes. En octobre je reçois le diplôme d'ingénieur de l'Institut Électrotechnique de Grenoble et je suis admis à l'examen de la préparation militaire supérieure. Incorporé le 16 novembre à
Mézières, j'entre au bout de quelques semaines à Saint-Cyr
comme élève-officier de réserve et mes parents peuvent
ainsi me voir chaque dimanche.
Ma mère est à Moulins en avril. Alain fait un stage à la ferme du Berceau prêt de Moulins. Yves travaille l'architecture à l’École des Travaux Publics et Jo est élève à l'école Sainte-Croix de Neuilly. Alain est incorporé en mai. Je sors de Saint-Cyr sous-lieutenant et je suis nommé à Agen où je loue un appartement 40 rue de Belfort. Mon père vint m’y voir en juin et m’aide à peindre et tapisser l’appartement, puis se rend à Lourdes, Pau et Bilbao, chez ses amis Lecour[3], et il revient à Suresnes le 25 juin. Le 24 juillet, toute la famille, y compris Alain qui a pu avoir une permission, est réunie au Prémériet et assiste à mon mariage. Mes parents séjournent ensuite quelques jours à Pornichet. Fin août, mes parents recueillent Christiane à Suresnes pendant que je suis en manœuvres d'un mois au camp de la Courtine. Du 19 au 24 août, mon père
voit ses amis Louis (parents des Lecour) aux Andelys, et Jo à la colonie
de vacances de Sainte-Croix de Neuilly, à Watelot. Il me faut songer à une situation civile et je fais un court séjour à Suresnes avec Christiane. [3] M. Lecour avait été ingénieur à Morlaix, sous les ordres de mon père.
Mes parent vont nous recevoir à Suresnes après ma démobilisation, jusqu'en juillet 1925, car j'avais trouvé une situation à Paris. C'est à Suresnes que naquit le 26 avril, ma fille Aliette... Et ma mère était aussi émue de la naissance de sa première petite-fille que de celle de son premier enfant, disait-elle ! En février et en août, ma mère est allée à Moulins. Les infirmités de grand-père s'aggravaient mais il gardait intactes ses facultés intellectuelles. En novembre 1925, Alain qui était
en garnison à Trèves, tombe gravement malade. Ma mère va
le voir puis séjourne à Rethel du 24 novembre au 1er décembre
chez sa tante Lucile Barba.
Grand-père Barba s'affaiblissait et ma mère alla encore le voir en février et mars. Le 31 de ce dernier mois, entouré de tous ses enfants, mon grand-père mourait. Père et Alain partaient pour Moulins et assistaient à l'inhumation provisoire. C'est le Vendredi Saint 2 avril, que mon grand-père fut enterré au Creusot auprès de sa femme et de sa petite Marie-Caroline. Presque toute la famille proche avait pu assister au convoi funèbre que suivit aussi une délégation des Usines du Creusot. Après un essai malheureux à Tours dans une entreprise d'électricité, j'étais entré à la Compagnie Générale des Eaux et en attendant une affectation en province, mes parents avaient bien voulu loger ma famille. Le 24 mai 1926, naquit mon deuxième enfant Michel. Hélas ! ma mère n'ouvrait plus ses carnets de croquis et la photographie remplaçait les dessins. |