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Famille de Veilhan - Ancêtres - Gabriel de Veilhan

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Départ de Mazarin à Bouillon et fin de la Fronde

<-- Vers 6 - Les échanges avec le baron de Penacors

Le combat de Bléneau, suivi du siège d'Étampes et bientôt du combat du faubourg Saint-Antoine, le 2 juillet, avait ouvert à l'armée des princes les portes de Paris. Le prince de Condé, devenu maître de la capitale, avait désormais entre les mains tous les moyens nécessaires pour dénouer à son profit la crise de la Fronde, mais son inaptitude politique, jointe à sa violence lui firent perdre promptement tous ses avantages. Le massacre et l'incendie de l'Hôtel de Ville, dans le but de terroriser le Parlement et la bourgeoisie, qu'il eût été plus habile de gagner, devinrent le signal d'une réaction dans les esprits. Le Parlement, suivant l'inspiration du cardinal de Retz, émit alors une déclaration qui conférait au duc d'Orléans le titre de lieutenant général du royaume, le plaçant ainsi à la tête de l'état et bien au dessus du prince de Condé. Ce titre trouvait son apparente justification dans cette situation que la régence avait cessé avec la majorité du Roi, et que ce Prince était trop jeune pour gouverner lui-même. Cette déclaration s'appuyait encore sur cette allégation que le jeune Roi était un captif entre les mains du cardinal Mazarin. A cet acte du Parlement, une ordonnance royale vint répondre par le transfèrement de ce corps à Pontoise. Un petit nombre de conseillers obéit, le plus grand nombre s'y refusa. Il y eut par suite deux Parlements en face l'un de l'autre, s'anathématisant réciproquement : le Parlement de Paris et le Parlement de Pontoise.

Un fait étrange, au premier aperçu, fut l'arrêt d'exil rendu par le Parlement de Pontoise contre le cardinal Mazarin, mais cet arrêt n'était qu'une manœuvre habile pour se concilier l'opinion publique, le cardinal lui-même, de concert avec la Reine, en avait été l'inspirateur. Cet arrêt enlevait en effet aux ennemis de la Cour toutes les raisons, et tous les prétextes sur lesquels ils appuyaient leur opposition. Il minait par sa base le principal motif qui avait fait conférer la lieutenance générale du royaume au duc d'Orléans, aussi la lassitude des troubles aidant, il était à prévoir qu'une prochaine accalmie permettrait au cardinal Mazarin de revenir et d'exercer désormais sans conteste un pouvoir dont pour l'instant il ne se dessaisissait qu'en apparence. Le premier exil du cardinal avait été nécessité par de désastreuses circonstances, mais son second exil étant accompagné de l'auréole d'un sacrifice volontaire, ouvrait l'horizon à des espérances presque certaines.

Un contretemps fâcheux fut la mort inopinée du duc de Bouillon qui s'était rallié avec son illustre frère, le maréchal de Turenne, au parti de la Cour ; sa grande capacité autant dans le domaine des choses civiles que dans celui des choses militaires, promettait un puissant auxiliaire à la cause du ministre exilé. Sans cette perte, il est probable que les obstacles au retour du cardinal eussent été bien plus rapidement aplanis.

Le prince de Condé, devenu trop impopulaire à Paris pour pouvoir s'y maintenir, se vit dans la nécessité de quitter son poste d'homme d'état pour redevenir général d'armée ; il alla rejoindre ses troupes et les troupes d'Espagne résolu d'entretenir avec elles la guerre civile et la guerre étrangère.

Le cardinal Mazarin, après s'être séparé de la Cour, le 19 août, s'était rendu à Bouillon, tandis que le baron de Penacors avait suivi la Cour à Compiègne. Cette séparation signale la reprise de leur correspondance.

Le 7 septembre, le cardinal adresse à Monsieur de Penacors une lettre dont la minute ne se retrouve pas aux archives, mais dont l'existence nous est révélée par la réponse datée de Compiègne le 10 septembre. Cette réponse apprend à Mazarin que le cardinal de Retz, attendu le jour même à Compiègne, a couché à Senlis ; elle exprime la certitude qu'il assurera la reine de son obéissance et de la sincérité avec laquelle il a embrassé les intérêts du premier ministre. Lorsque le cardinal de Retz, ajoute Monsieur de Penacors, sera reparti de Compiègne la princesse Palatine prendra la plume pour informer votre éminence de tous les détails de l'entrevue. En outre, Monsieur de Penacors informe le cardinal Mazarin de l'arrivée à Bordeaux du duc de Guise, ce prince aventureux surnommé le héros de la fable, lequel, archevêque de Reims dès son adolescence, étant devenu l'aimé de sa maison, avait renoncé à prendre les ordres, et s'était marié avec Honorée de Berghes, veuve du comte de Bossut ; il n'avait pas tardé à demander en Cour de Rome la nullité de ce mariage, afin d'épouser Mademoiselle de Pons. Poursuivant les aventures d'un ordre différent, il avait été condamné à mort pour avoir trempé dans la conspiration du comte de Soissons contre le cardinal de Richelieu ; la sentence inexécutée lui avait bientôt permis de s'emparer par un coup d'audace du royaume de Naples sur lequel il réclamait des droits, mais il n'avait pas tardé à perdre sa couronne et sa liberté, et il avait été conduit en Espagne pour y subir une dure captivité. Le prince de Condé avait obtenu du roi d'Espagne la rupture des fers du duc de Guise, comptant sur sa vaillance pour s'en faire un terrible auxiliaire contre le parti de la Cour et par conséquent contre le cardinal Mazarin. Le débarquement en France du duc de Guise faisait donc événement ; il était convenu que ce prince irait en Provence relever la Fronde abattue. Dans ce but, il était essentiel d'enlever au duc d'Angoulême le gouvernement de cette province, et des négociations étaient entamées pour qu'il en fit l'abandon. Monsieur de Penacors rendait un service essentiel en révélant ce danger, et le cardinal Mazarin n'eut garde de négliger un si précieux avis ; il fit immédiatement passer le gouvernement de Provence en mains sûres, aux mains du duc de Mercoeur, époux de sa nièce Laure Mancini.

Les projets du prince de Condé de susciter en Provence une diversion redoutable, au moyen du duc de Guise, furent donc paralysés, mais il pouvait l'employer ailleurs, lorsqu'il éprouva la déception inattendue de voir le duc de Guise démentir ses antécédents rebelles et oublier toute reconnaissance envers son libérateur en refusant de combattre côte à côte avec les Espagnols, tant sa rancune contre eux était insurmontable.

Le voyage du cardinal de Retz à Compiègne avait eu pour préliminaires une assemblée du clergé et des communautés de Paris, par laquelle furent désignés vingt cinq députés chargés d'aller demander au Roi de rentrer dans sa capitale. Le remuant coadjuteur marchait à leur tête ; le duc d’Orléans, afin de rehausser l'éclat de cette députation, avait fourni une escorte de cinquante de ses gardes ; de plus, deux cents gentilshommes à cheval s'étaient joints au cortège. Ce voyage avait encore pour le coadjuteur un autre but, celui de recevoir la barrette des mains du Roi, formalité sans laquelle il ne pouvait porter la soutane rouge, ni aucune marque du cardinalat. Le Roi et la Reine, sa mère firent en public bon accueil au coadjuteur et à sa députation, mais le nouveau cardinal fut moins satisfait de son audience particulière chez la Reine. Cette princesse commençait à peine à lui témoigner une joie extraordinaire de sa démarche, lorsqu'on gratta à la porte : elle alla voir et sortit. En rentrant, elle n'était plus la même ; au lieu de consentir à s'entendre directement avec le prélat sur les mesures à prendre pour le retour du Roi, elle le renvoya à conférer avec Servien. C'était Ondedeï qui avait gratté à la porte pour remettre à la reine une lettre de Mazarin, par laquelle il la dissuadait de traiter avec le cardinal de Retz. Servien, dans l'entrevue qui suivit, se conformant au mutisme de la Reine, se maintint dans une réserve absolue.

Le nouveau cardinal, qui avait quitté Paris le 9 septembre, y rentra le 14, déçu et dans le dernier mécontentement, la Cour ayant refusé de reconnaître en sa personne le négociateur qui allait ouvrir au Roi les portes de la capitale. Ce coup habile secrètement porté par le cardinal Mazarin renversait le piédestal sur lequel son rival était prêt à monter. A ce rival il n'avait même pas permis d'exposer à la Reine que le duc d'Orléans consentait à la paix sans stipuler aucune condition pour lui-même, et ne demandant pour le prince de Condé que son rétablissement dans ses diverses charges et gouvernements, sur la seule promesse de rompre toute alliance avec les étrangers. La découverte de ce voyage de Compiègne jeta le duc d'Orléans dans la perplexité, puisqu'il lui était démontré que la Cour se sentait assez forte pour rentrer dans Paris sans son appui ; il avoua au cardinal de Retz qu'il se considérait comme perdu sans retour, et il pressa son habituel confident de lui donner des conseils. Retz, après l'exposé des diverses voies qui pouvaient s'offrir, fit ressortir, sans conclure absolument, que la meilleure paraissait celle de continuer la guerre à outrance de concert avec le prince de Condé, que par ce seul moyen il pourrait parvenir à se rendre maître des conditions de la paix. En définitive, le confident, pour échapper à toute responsabilité laissait au duc d’Orléans tout l'embarras d'une détermination. Cet embarras fut naturellement suffisant pour que ce prince n'en prit aucune, laissant les événements suivre leur cours.

Le cardinal de Retz, bien convaincu qu'il n'avait pas à compter sur le duc d'Orléans pour relever sa fortune en déclin, s'obstina malgré son récent échec, à vouloir contraindre la Cour à un rapprochement, en s'efforçant de la convaincre que de tous les intermédiaires pour la paix, il était le meilleur. Par une nouvelle lettre, du 19 septembre, de Monsieur de Penacors au cardinal Mazarin, nous apprenons en effet que le cardinal de Retz informait la Cour de tout ce qu'il faisait d'avantageux pour son service auprès du peuple de Paris et du clergé. Afin de mieux aplanir les voies au retour du Roi, il assurait qu'il serait à propos que sa Majesté se rapprochât de Paris, et il annonçait une prochaine députation du corps des marchands pour presser ce retour. Il se faisait garant des bonnes intentions du duc d'Orléans et demandait que les propositions que devaient apporter des envoyés de ce prince fussent favorablement écoutées. Suivant son habitude, Monsieur de Penacors s'en remettait à la princesse Palatine pour donner au cardinal Mazarin les informations de détail mais la prolongation de la maladie de cette princesse ne lui permit pas d'écrire, alors Monsieur de Penacors informe le cardinal, le 29 septembre, de cet empêchement . Il lui certifiait que si cette princesse eût été en état de prendre la plume, elle lui aurait confirmé la persistance du cardinal de Retz dans sa résolution de le bien servir, malgré son secret mécontentement. Dans cette intention, ajoute-t-il coadjuteur de Paris témoigne publiquement la satisfaction la plus complète de son entrevue de Compiègne. Bien qu'il lui en ait parlé en confidence en termes très différents, se plaignant du manque absolu de confiance dont la Cour lui avait donné la preuve en lui faisant mystère du plan qu'elle se proposait de suivre pour la rentrée du Roi à Paris. Cette injuste méfiance l'avait porté à croire que la Cour ne se souciait point d'avoir recours à ses services. Naturellement Monsieur de Penacors qui ne mettait pas en doute la sincérité du coadjuteur, ne dissimula pas au cardinal Mazarin sa désapprobation de cette méfiance, et, dans l'espoir d'obtenir un revirement, il se proposait de conférer avec Servien. Le cardinal Mazarin laissa longtemps sans réponse ces lettres du baron de Penacors, évidemment parce qu'il voulait le laisser dans l'incertitude, ne jugeant pas à propos de lui révéler trop tôt le changement de direction de sa politique. Le 5 octobre seulement, il lui adressa de Bouillon où il avait fixé sa résidence, une unique lettre en réponse à toutes celles qu'il avait reçues. Cette fois, son langage est complètement changé, il ne croit plus à la sincérité du coadjuteur : toutefois il assure n'avoir pas mis en doute celle de Monsieur de Penacors alors qu'il s'était porté garant des bonnes intentions de son ami. Mais désormais les promesses ne lui suffisent plus, il lui faut des preuves plus effectives .

Cette lettre se croisa avec une nouvelle lettre de Monsieur de Penacors du 29 septembre, persistant dans les mêmes appréciations de la sincérité du coadjuteur. Le cardinal Mazarin s'empressa de répondre, le 7 octobre, qu'il appréciait les bonnes intentions qui lui dictaient son insistance, que son plus vif désir serait de pouvoir suivre ses conseils, mais qu'en examinant les choses de plus près, il s'était aperçu que les preuves de sincérité avaient été uniquement données de son côté, tandis qu'aucune n'avait été fournie par le cardinal de Retz, or il lui fallait des actes éclatants, et les conjonctures présentes ne pouvaient manquer d'en faire l'occasion. Puis, manquant à la vérité, le cardinal Mazarin fait l'étonné de ce que leurs majestés aient pu manifester au cardinal de Retz la moindre défiance, tandis que nous savons que sa lettre remise à la Reine par Ondedeï au moment de l'entrevue de Compiègne, avait brusquement changé l'attitude de cette princesse. Mazarin invoque à l'appui de sa prétendue sincérité les témoignages de MM. de Noirmoutier et de Bussy qui sont venus le trouver à Bouillon. En définitive, il est évident que son intention est de donner le change au baron de Penacors sur la conduite qu'il veut tenir. Il est nécessaire, en effet, pour la réalisation de ses nouveaux projets, que monsieur de Penacors se prête au nouveau rôle qu'il va jouer sans s'en douter. Dans ce but Mazarin l'encourage à persévérer dans ses conférences avec le cardinal de Retz, afin de lui ôter toute méfiance. Pour mieux convaincre Monsieur de Penacors de la confiance qu'il met en lui, il l'invite à s'entendre avec Servien et Le Tellier pour toute communication importante, l'assurant que ces deux ministres sont des mieux disposés en faveur du cardinal de Retz, assertion d'une fausseté absolue. Pour donner à Monsieur de Penacors une conviction plus complète et pour mieux écarter de son esprit tous les doutes, en lui procurant un moyen flatteur et en apparence certain de réussite, le cardinal l'informe que s'il désire conférer avec la Reine elle même, Servien et Le Tellier s'empresseront de lui en faciliter les moyens . Piège perfide, la Reine, moins encore que Servien et Le Tellier, ne se souciait de répondre aux avances faites au nom du cardinal de Retz, elle ne prétendait se prêter à nul arrangement avec lui dans la crainte de nuire au cardinal Mazarin. Celui-ci, après avoir donné avec tant de succès ses instructions secrètes à cette princesse lors de l'entrevue de Compiègne, se tenait d'autant plus certain que la confiance de Monsieur de Penacors serait aisément abusée par de vaines paroles, et qu'il ne manquerait pas de faire partager son erreur au cardinal de Retz, préliminaire essentiel pour la réussite d'un projet qu'il méditait et dont la réalisation était prochaine.

Les mémoires du cardinal de Retz, rapprochés des correspondances que nous reproduisons, mettent dans une éclatante lumière la duplicité du cardinal Mazarin ; il voulait sur toutes choses, écarter les éventualités qui auraient pu faire tomber le ministère entre les mains du cardinal de Retz. Et, par ce seul motif, il repoussait les propositions très acceptables du coadjuteur, consistant dans la promesse du duc d'Orléans de se retirer à Blois et de rester désormais étranger à la politique, à la seule condition qu'il serait permis au prince de Condé de vivre en paix dans ses gouvernements ; mais c'était à l'intermédiaire même du cardinal de Retz que se refusait le cardinal Mazarin. Le cardinal de Retz raconte que la Reine avait conçu une telle crainte que son entrevue à Compiègne, malgré la froide réception qui l'avait accueilli, ne portât ombrage au cardinal Mazarin qu'elle pria Ondedeï de dire incidemment à la princesse Palatine, qui ne manquerait pas de la répéter, qu'elle en avait fait de grandes railleries. Afin de mieux rassurer encore le cardinal Mazarin, la Reine avait affecté de plaisanter ostensiblement avec l'abbé Fouquet sur les folies du cardinal de Retz qui avait entretenu dans ce voyage sept tables ouvertes et dépensé huit cents écus par jour. Les plaintes du coadjuteur au sujet du manque de confiance dont il était l'objet, se trouvaient donc amplement justifiées.

Malgré toutes les assurances données, le baron de Penacors ne fut pas aussi dupe que Mazarin l'avait espéré. En présence de faits qui parlaient d’eux-mêmes, il ouvrit les yeux et il commença à revenir des illusions qu'il s'était faites sur la possibilité d'établir un facile accord entre les deux éminences. Il s'en expliqua franchement avec le cardinal Mazarin en appuyant sur le bien fondé des griefs du cardinal de Retz basé sur ce que aucune des mesures concertées pour la rentrée du Roi à Paris ne lui avait été communiquée ; mais n' admettant pas que le cardinal de Retz puisse mériter aucun soupçon, il maintient son entière franchise dans les ouvertures qu'il a faites, assurant que l'injustice dont il est victime n'a nullement altéré son dévouement au service du Roi, donnant pour preuve les gages écrits, mis entre les mains de la princesse Palatine, de son inébranlable fidélité et de sa résolution de servir les intérêts du cardinal Mazarin. Monsieur de Penacors émettait des conseils qui lui avaient été certainement suggérés par le cardinal de Retz, ne rien résoudre sans le concours de cette éminence, mettre fin, en les réunissant, à la scission des deux fractions du Parlement, celle de Paris et celle de Pontoise, envoyer sur toutes choses une amnistie générale. La santé de la princesse Palatine étant rétablie, c'est à elle, déclare Monsieur de Penacors, qu'il rendra compte désormais de toutes choses, et cette princesse en transmettra la connaissance au cardinal, sous réserve du secret le plus absolu, car le cardinal de Retz désire que les résolutions qu'il prendra ne soient connues que du cardinal Mazarin et de cette personne .

La persévérance de Monsieur de Penacors démontre que le caractère de Retz, dans sa ténacité, continuait à prétendre s'imposer de la façon la plus gênante pour le cardinal Mazarin.

Malgré son antipathie pour le prince de Condé, antipathie que ce prince lui rendait avec usure, Mazarin continuait à préférer une alliance avec ce prince qu'il considérait comme un rival moins redoutable, étant bien convaincu qu'en lui n'était point l'étoffe d'un premier ministre ; aussi s'entendait-il en secret avec Chavigny chargé des intérêts politiques de ce prince, dans le but de l'amener à une entente dont les filets l'eussent enveloppé pour ainsi dire à son insu. Mais le prince de Condé, qui s'en aperçut considérant Chavigny comme un traître, lui fit une si violente scène que le malheureux en mourut d'émotion et de désespoir. Cette catastrophe obligea le cardinal Mazarin à renoncer à ce projet.

Une lettre du 13 octobre 1652 est la dernière de la correspondance échangée entre le cardinal Mazarin et le baron de Penacors, elle accompagnait et précédait de grands événements.

Ce même jour, 13 octobre, le prince de Condé reconnaissant que son impopularité croissante rendait impossible la prolongation de son séjour à Paris, craignant même d'y être arrêté, en partait pour aller rejoindre son armée campée aux environs de Dammartin .

Le 21 octobre, le Roi fit son entrée dans sa capitale, rappelé par l'ardent désir de tous les habitants las de la guerre civile, sans avoir eu besoin de recourir à l'assistance du cardinal de Retz, ni à l'assentiment du duc d'Orléans. Ce prince recevait même l'ordre de sortir de Paris, et, après un simulacre de désobéissance, se hâtait de partir pour Limours et bientôt après pour son château de Blois d'où il ne devait plus revenir.

Le 19 décembre, par ordre du Roi, le cardinal de Retz était arrêté au Louvre où il s'était rendu sans défiance.

Ce dénouement, qui était le seul réellement poursuivi par le cardinal Mazarin, avait été préparé en secret et exécuté avant son propre retour, afin que les apparences le rendissent étranger à cette mesure et qu'il n'en encourut pas la responsabilité.

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